Caithris
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Sept cordes et une géante

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Zinkan Dewoitine
Hyppolite
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Sept cordes et une géante Empty Sept cordes et une géante

Message  Hyppolite Lun 9 Mar - 17:26

Dix tarnets d’or de récompense pour la capture des frères sept-cordes. C’était plutôt flatteur, mais j’aurais voulu savoir pourquoi. Non pas qu’il n’y eût aucune raison valable, disons plutôt que devant l’abondance des raisons valables, je n’arrivais plus à savoir laquelle nous valait de nous retrouver dans ce merdier.
J’avais dit au frangin en voyant l’affiche pour la première fois : « A force de faire que des conneries je me rappelle plus de tout, mais de là à être recherché mort ou vif, on a du en faire une sévère. ». Je me rappelle que ça l’avait fait marrer ce jour là. Aujourd’hui il rigolait plus.

On s’était fait encercler dans un relais marchand où on s’était arrêté pour dormir, par un groupe de brigands/mercenaires/pirates/assassins, rayez les mentions inutiles. En général, les hors la loi intelligents évitent d’attaquer ce genre d’endroit, sachant que leur activité dépend de la bonne marche des routes commerciales, donc aussi des auberges que les marchands peuvent ou non trouver sur ces routes. Cette fois ci, on n’avait pas affaires à des hors la loi intelligents.
D’abord, un messager s’est pointé à l’auberge, droit dans ses bottes et fier comme un coq avant de passer au vin. Il devait même pas avoir dix-huit ans. Un de ces gamins paumés à qui on avait mis un arc dans les mains et un couteau à la ceinture en lui disant « Voilà, maintenant t’es un guerrier. » Ses copains l’avaient envoyé en se disant que s’il se faisait trucider c’était pas une grande perte, et ce petit crétin ne l’avait même pas compris. D’une voix qui se seraient voulu une voix d’homme, mais qui aurait encore besoin de manger un peu de soupe pour faire un joli baryton, il nous annonça que le clan des terribles et sanguinaires… pffff je sais plus. Excusez moi j’ai un trou, je me rappelle plus le nom de ces tocards. En même temps, ils pourraient essayer d’être un peu plus créatifs les mecs, parce qu’avec tout ces red-machins et dark-bidules comment voulez vous qu’on s’y retrouve ? Bref, on n’a qu’à les appeler les casse noix, ça leur va bien. Donc, la bande des redoutables et sanguinaires casse noix prévoyaient d’investir l’auberge et de capturer les frères sept-cordes, Cyril le prétendu barde et Wulkor l’archer, escrocs et voleurs notoires. Déjà, « prétendu » barde, j’encaisse moyen, mais passons. Je lui ai demandé si on pouvait pas régler ça dehors entre racailles, et laisser les honnêtes gens tranquille. « Impossible » a répondu le gamin, les casse noix avaient prévu de toute façon de piller l’auberge, ils ont appris par hasard qu’on s’y était arrêté. Au moins, quoi qu’il arrive ce sera pas de notre faute.
Il fallait réfléchir vite. D’abord, une méchante droite pour calmer les ardeurs du fier à bras en herbe. Je le met à terre, le désarme et le saucissonne. Je sais, ça se fait pas d’attaquer un messager mais là, c’était surtout pour éviter d’avoir à le tuer plus tard. Puis, le temps que ses copains passeront à attendre son retour, on pourra se préparer à les recevoir. Wulk organise la défense : les filles à paga, planquées dans la cave. Tout ce qui peut tenir une arme, avec nous ! Le tour a été vite fait : A l’odeur, je dirais que le patron avait fait dans son froc. Rien à attendre de ce coté là. Le temps de se changer en vitesse, on l’a collé dans la cave pour « protéger » les femmes. Sur les trois quatre clients, deux seulement portaient une épée et avaient l’air de savoir à peu près s’en servir, rien pour tirer de loin. Une des clientes s’est pointé vers nous. Enfin, sur le coup j’étais pas tout à fait sûr que c’était bien une femme, n’eût été la plus grosse paire de seins que j’ai jamais vu dans une carrière pourtant bien fournie. Un peu plus de deux mètres, blonde, des bras comme mes cuisses et des cuisses comme mon torse, vingt-cinq ans à tout casser mais l’air d’avoir déjà connu toute les guerres. Elle portait une masse d’à peu près vingt kilos dans une seule main comme si c’était une cuillère en bois. Ok elle veut se battre ? J’achète.
Il fallait rester près de la porte principale, pour bloquer l’accès au réserves de nourriture et, plus important, à la cave où on avait planqué du monde. Wulk aurait bien aimé monter seul à l’étage pour canarder les attaquants depuis une position surélevés, mais ça nous aurait obligé à diviser nos forces. En plus, je connais bien mon petit frère : il a pas besoin de ça pour faire mouche.

Les casse noix commencent par faire une énorme bêtise : ils se regroupent en un bloc compact sans bouclier devant, et chargent sur l’auberge en beuglant des cris de guerre l’air de dire « coucou on est là, tirez nous dessus. » Dans la nuit, j’en comptais une quinzaine. Wulkor répond à leur invitation en sortant son arc, posté derrière une fenêtre ouverte. Je le vois tirer à la vitesse de l’éclair dans le noir presque parfait : trois flèches, trois morts. J’en attendait pas moins.
Ca à du faire réfléchir ceux qui en étaient capables. Ils ont décidé d’arrêter la frime et d’attaquer le bâtiment par les cotés. Aucun risque qu’ils essaient de mettre le feu. Tout ce qui les intéressait, la caisse, les femmes, la bouffe et nous deux aurait brûlé. Je les pensais pas assez évolués non plus pour utiliser des fumigènes. Les murs nous protégeaient des flèches, il suffisait de rester à l’écart des fenêtres ou de baisser la tête quand on s’en approchait. En parlant de fenêtres, deux autres types avaient eu le malheur de passer un peu trop près de celle où Wulkor était posté, paix à leur âme.
Dans une situation pareille, il leur restait deux options : arrêter les frais et s’en aller la queue entre les jambes, ou pénétrer dans l’auberge et tâcher d’y aller au coupe-coupe. Je connais bien les hors la loi, j’en suis un moi même. Je savais qu’ils accepteraient jamais la défaite.

Les plus futés avaient fini par comprendre que les flèches ne provenaient que d’une seule fenêtre sur les trois que comptaient l’auberge. L’un d’eux à enfoncé une deuxième fenêtre et sauté à l’intérieur avec un AAAAHHH qui aurait peut être suffi à effrayer un môme de dix ans. Pas de bol, il est tombé direct sur la grande blonde. Le pauvre est reparti comme il est venu en volant à travers une fenêtre, mais la tête la première cette fois. Les deux marchants et moi, on s’est posté à coté de la troisième fenêtre, épée au clair en se disant qu’ils préfèreront toujours passer par là que d’essayer d’enfoncer la porte. Le problème, c’est qu’on ne peut pas à la fois enjamber une ouverture et se défendre contre un coup d’épée, ou alors faut être un caste rouge entraîné. J’en ai eu deux avec ma grande lame, dont la taille et le poids font rigoler mon frère mais qui présente l’avantage d’une plus longue portée. Quand on n’est pas un as de l’escrime, ça compte. Lui avait sorti ses deux grands couteaux, ou petites épées c’est selon le point de vue. Il se préparait pour le bain de sang final.
Le reste a été très vite. En tout, cinq casse noix ont survécu assez longtemps pour entrer dans le bâtiment. La blonde en a baffé un, Wulk s’est fait les quatre autres à lui tout seul. Aucun ne lui arrivait à la cheville : ils étaient armés, féroces, costauds et un petit peu entraîné mais c’était tout. Et face à mon petit frère, c’était pas assez.

Après avoir viré les casse noix survivants d’un coup de pompe, enterré dignement leurs morts et partagé leurs possessions terrestres, on s’est tiré dans la nuit, résigné à dormir à la belle étoile. La blonde, Hyppolite elle s’appelle, a décidé de nous accompagner et, comme elle avait de la bouffe on n’a pas trop protesté.
« Et maintenant les mecs, vous allez faire quoi ? » qu’elle a demandé, sur le ton du bavardage. « Vous devez soit quitter la région, soit trouver un endroit un peu en marge où un avis de recherche a peu de chances d’atterrir.
_Je crois deviner à quel endroit tu penses » a répondu Wulk. « Frangin, qu’est ce que tu penses de Tharna ?
_Des panthères à droite, des panthères à gauche et au milieu, une ville où, je cite, les musiciens, conteurs et poètes sont considérés d’office comme hors la loi et chassés des murs de la cité.
_Qu’est ce que ça peut faire ? T’es même pas un vrai musicien de la caste.
_Ben bravo, t’as qu’à le crier sur les toits aussi. Alors on se pointe devant la Tatrix et ses gardes et on leur dit « Salut les filles, on est des hors la loi en fuite et on viens se planquer dans votre cité, ça vous dérange ? » c’est sûr elles vont nous laisser entrer, et même nous filer un logement dans leur kennel.
_Réfléchis, frangin. Une cité gouvernée par les femmes. T’imagines le pouvoir et la richesse qu’un type comme toi pourrait y gagner ? Il suffit de se trouver une autre couverture que d’habitude, tu pourrais être euh… je sais pas moi, un marchand de navet ou…
_Les libres valets d’une puissante guerrière de la cité de retour d’un très long voyage, ça vous dirait ? »
C’est Hyppolite qui venait de prendre la parole. En fouillant dans son sac à dos, elle nous a sorti une espèce de masque en métal, décoré avec des petites pierres brillantes. En y regardant de près, j’ai vu qu’il était en argent. « J’ai trouvé ça dans les affaires d’un des mercenaires » Elle se l’est posé sur le visage et nous a demandé sur le ton d’une midinette qui s’en va au bal « De quoi j’ai l’air avec ça ? »
J’ai répondu sans hésitations : « D’une puissante guerrière de la cité, de retour d’un très long voyage. »
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Message  Zinkan Dewoitine Lun 9 Mar - 19:55

yeaaaaaaaaa......raymond chandler sur gor ...genial
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Message  Hyppolite Lun 9 Mar - 20:22

Le barde s'incline respectueusement et déclare: "ravi que ça vous plaise!"
/me file sur wikipedia pour aller voir qui est ce Raymond Chandler
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Message  Laurene Mar 10 Mar - 16:03

Ca doit être celui qu'on fête avec une galette des rois non? jocolor

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Message  Dove Mar 10 Mar - 20:22

J'ai tout lu en noir et blanc avec la voix de Gabin en narrateur.
J'aime beaucoup ton style Audiard.

"-Attention, J'ai le glaive vengeur et le bras séculier ! L'aigle va fondre sur la vieille buse...
- Un peu chouette comme métaphore, non ?
- C'est pas une métaphore, c'est une périphrase.
- Fais pas chier ! ...
- Ca, c'est une métaphore"
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Message  llinna Mar 10 Mar - 21:36

bravo ma douce, c'etait chouette a lire
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Message  Hyppolite Mer 11 Mar - 3:45

J'ai regardé sur wiki, c'est pas un petit compliment que tu m'as fait Zink. Les autres aussi, ça va me filer une sacrée pression tout ça.
Enfin, voilà la suite, en espérant que ça vous plaise autant.



Ca faisait maintenant trois jours qu’on se baladait en ville : Hyppo marchait toujours devant avec son masque en argent, sa grande cape brodée et sa combi noire toute moulante, miam miam en passant. Nous deux, on était sapé comme deux libres laquais de luxe : chaussures de tissus, collants de laine vert sombre qui arrachaient les poils à chaque pas, petit haut brodé bruns garnie aux épaules avec un genre de fourrure blanche, et quand même une bonne vieille ceinture de cuir pour pas ressembler tout à fait à des grandes folles. Du bel ouvrage, franchement. Malgré ça, on se sentait tellement nus tous les deux qu’on se serait bien baladé avec une main devant une main derrière.
C’est qu’il manquait quelques petits détails. Des détails dont beaucoup de gens civilisés ont appris à se passer au moins la plupart du temps, mais auxquels mon frangin et moi nous étions beaucoup habitués. Le genre de détails qui servent à faire des trous dans les gens, à couper des têtes, à ouvrir des ventres et d’autres petites gentillesses dans le même ton. Tata Politte, qui commençait vraiment à se prendre pour le chef depuis notre arrivée à Tharna, avait été intransigeante : même pas un petit couteau, ni d’instrument de musique bien entendu. Pour moi, ça allait encore : Des fois, en spectacle, il m’était arrivé de dire des trucs du genre « Ma guitare, c’est comme ma femme» mais je le pensais pas une seconde, j’en ai cassé tellement des instru.... C’était juste une façon de jouer les musiciens purs et durs avec code d’honneur et tout ça. Wulk et ses armes, par contre, c’était autre chose. Je le sentais tendu comme une corde à luth, le petit frère. C’est qu’il veut faire le genre super pro, le combattant insensible qui garde toujours son sang froid mais en réalité, il est plutôt du genre à s’énerver facilement. Faudrait surveiller ça de très près pour éviter les incidents diplomatiques.
De retour dans le logement de fonction de la guerrière Hyppolite, Wulk s’est précipité dans sa chambre pour retrouver ses précieuses petites dagues adorées, et moi devant le miroir pour constater l’ampleur des dégât.
« ‘tain Hyppolite à quoi tu joues ? Je devais recevoir une paire de tartes bidon, pas une vrai.
_Mais c’était une paire de tarte bidon. J’ai fait le minimum pour que ça reste crédible. »

Un allé-retour de neuf et demi sur l’échelle de Richter, c’est ça qu’elle appelle « Bidon ». Enfin, je veux bien croire qu’elle a retenu sa force autant qu’elle pouvait, sinon je serais mort. On s’était prévu une mise en scène pour qu’elle apparaisse comme une bonne grosse guerrière des familles, le genre pure et dure. Elle ferait la causette cinq minutes avec une collègue de garde, de préférence dans une rue fréquentée et me tendrait des perches en parlant arme avec des termes techniques comme « braquemart », « manche », « puissance de pénétration », « bander l’arc » et j’en passe. Je sortirais la blague la plus grasse possible. Faudrait que la garde m’entende mais pas le reste de la foule, sous peine de ruiner ma réputation. L’honorable guerrière aurait alors un prétexte tout trouvé pour corriger son domestique insolent, histoire de montrer à tout le monde qu’elle était du genre pas souple.

Ca avait marché. La garde de service, entre deux ricanements, avait invité Hyppo à la rejoindre à l’arène, le soir même pour voir si elle savait être aussi féroce contre une guerrière de son rang que contre un petit mâle insolent. Celle là rappelez moi de lui botter le cul avant de partir, j’ai horreur qu’on m’appelle « mâle ».
Si les affaire de la blonde avançaient, les miennes resteraient au point zéro : mes joues avaient enflée et je craignais un hématome au moins sur un coté.
« Non mais regardez moi ce travail de boucher, je suis défiguré au moins pour trois jours.
_Rhooo la chochotte, moi qui te prenais pour un aventurier sans peur…
_Hyppolite, je vais pas te le répéter à chaque fois quand même, si ? Ma belle gueule, c’est mon gagne pain ! Ca et mes instruments de musique, mes chants, mes contes, mes tours de magie. Comment veux tu que je bosse dans ces conditions ? Les trois quarts de mes outils de travail me sont interdits par les lois de la cité et le quart restant, faut que tu cognes dessus !
_Ca va je m’excuse, je le ferais plus. »
Elle avait baissé les yeux et pris un vrai ton d’excuse. Apparemment, elle nous voyait toujours comme ses complices et pas comme ses larbins. Tant mieux, c’est ce que je voulais vérifier. « La prochaine fois, si prochaine fois y a besoin, je te mettrais une baffe sur le cul.
_Ca marche. »

La soirée à l’arène, assis dans les gradins avec les autres larbins, les esclaves et les libres compagnons de ces dames fût exactement ce que j’avais prévu : chiante à crever. Les nobles protectrices de la cité de Tharna se prenaient pas pour de la crotte mais pour le peu que je connais de l’escrime, sans être complètement nulle elles avaient des lacunes.
Hyppolite, par contre se défendait plutôt pas mal. Elle au moins, arrivait à tenir son épée dans une seule main et à garder son bouclier levé, ce qui était pas le cas de tout le monde. La politesse l’obligeait à donner l’illusion d’un combat difficile et équilibré alors qu’elle aurait pu écrabouiller n’importe laquelle de ces morveuses.

La baston, c’est clairement pas mon truc. Je dis pas, quand c’est ma peau qui est en jeu, ça m’intéresse quand même un petit peu mais le reste du temps, rien du tout. Je faisais quand même semblant de suivre un peu, par politesse. Le petit frère, lui, c’était autre chose. Se balader sans armes l’avait pas mis en joie, se faire traiter de mâle à longueur de journée l’avait vexé, et maintenant ça ?!
S’il y a une chose que Wulkor déteste, c’est l’amateurisme chez les pros. Particulièrement dans les hautes castes. Notre naissance à tous les deux nous destinaient à passer nos tristes vies dans une étable à torcher des bestiaux qui seraient même pas les nôtres. Si moi, je suis devenu barde un peu par hasard en avançant à l’aveuglette, mon frère est un vrai passionné qui en a bavé pendant des années pour être ce qu’il est. En grandissant, il a fini par comprendre qu’il n’aurait jamais sa place parmi les bêtes d’élevage engraissées à la viande de la caste des guerriers. Pas avec ses origine paysannes, pas avec ses cinquante kilos de crève la faim, surtout pas avec ses armes et tactiques de voyou. Alors forcément, de voir d’autres personnes nées avec ce privilège le gâcher en faisant de la gnognotte à l’entraînement, ça le mettait en rogne.
Au début, il s’est contenté de bailler à s’en décrocher la mâchoire, sans mettre la main devant sa bouche pour que tout le monde le voit. Ensuite, il y a eu des soupir et des grincements méprisants chaque fois qu’une guerrière manquait son coup au tir sur cible. C’est pendant l’entraînement au combat rapproché qu’il a clairement dépassé les bornes. Il m’a d’abord filé un petit coup de coude pour attirer mon attention et murmuré, assez fort quand même : « Dis voir frangin, cette pseudo caste rouge femelle ça vaut quand même pas une bonne vieille panthère hein ?
_Mouais, possible… » que j’ai répondu. Pour avoir tâté de la panthère et m’être surtout fait tâter par elles, j’étais plutôt de son avis, mais j’allais sûrement pas engager la discussion sur le sujet. Le problème, c'est qu'il continuait tout seul l’animal.
« Les panth, au moins, elles ont compris leurs corps et les moyens de s’en servir. Elles se servent d’arcs légers à portée courte, mais moins encombrant pour courir, plus rapides à tendre et plus adaptés à leur force. Quand l’ennemi avance, elles te sortent une lance pour éviter à tous prix le combat rapproché. En dernier recours, c'est des armes de contact comme les dagues qui réclament pas trop de muscles. Par contre, comme elles sont plus petites et plus légères que les hommes, elles bossent à fond le camouflage et la mobilité.
_S’il te plait frangin…
_Non mais vraiment, tu peux me dire à quoi ça rime de faire joujoux avec des ferrailles qu’elles arrivent à peine à soulever ? C’est comme si moi j’allais me battre avec la masse d’Hyppolite, tiens.
_Ta gueule, je t’en supplie ta gueule…
_Et on appelle ça s’entraîner à la guerre ? Mon cul. La vraie guerre, on sait bien ce que c’est tous les deux et ça ressemble pas à des duels à l’épée en champs clos. Il y a des flèches qui t’arrivent de partout, il faut bouger d’une planque à une autre en gardant la tête baissée, essayer de trouver les ennemis avant que ce soit eux qui te trouvent et les canarder par derrière. Elles s’entraînent pas à défendre une cité là, elles s’entraînent à faire semblant d’être des mecs ! »
Cette fois il avait pas seulement mis le pied dedans, il s’y était plongé jusqu’au cou. Plusieurs guerrières avaient entendu au moins la fin, et l’une d’elle avait rengainé son épée et se dirigeait vers nous, les poings serrés, le pas sec, l’air pas tout à fait outré, mais presque.
Démerde toi frangin, moi je te regarde.
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Message  Hyppolite Sam 14 Mar - 2:52

La guerrière avait l’air d’une pas rigolote. Un mètre quatre-vingt, brune, la peau foncée, charnue mais pas charnelle, charpentée mais pas char d’assaut, juste ce qu’il faut là ou il faut quoi. Pour ceux qui connaissent, on aurait dit Shaya mais avec de la classe.
Elle marchait droit, et le pas plutôt léger malgré toute la ferraille qu’elle avait dans le dos. Uniforme noir, ceinture argentée, petit bouclier rond au bras gauche avec une graffouille de la cité peinte sur le métal, et un fourreau de cuir coloré serti de pierres précieuses dont sortait un manche sculpté représentant deux têtes de kaiila sur les cotés et des serpents enlacés le long du manche. En d’autres circonstances, j’aurais noté tout de suite qu’elle sentait le fric à plein nez. Pour l’instant, elle sentait autre chose, un truc pas agréable. Pendant qu’elle avançait, tout en gardant un œil sur elle je suppliais mon frangin du regard avec l’autre : « Lâche l’affaire ! Lâche l’affaire ! »
Elle s’est simplement planté devant nos faces, les poings sur les hanches pour nous annoncer : « Messieurs, assister aux entraînements des gardiennes de la cité est un privilège, non un droit. Restez polis ou je vous demanderais de partir. »
Par réflexe, j’avais analysé sa voix et les mouvement du diaphragme que je devinais sous ses vêtements moulants. Elle avait la diction calme, claire et forte sans avoir besoin de crier. Une femme sérieuse, qui a l’habitude qu’on obéisse à ses ordres mais non à ses caprices. Pas de contraction ou de retenue qui aurait pu produire un tremblement dans le timbre, indicateur de crainte, ou d’une plus forte colère retenue. Elle était ce qu’elle paraissait : juste légèrement agacée, rien de plus. Pour elle, on n’était que des sales gosses qui chahutaient au fond de la salle de classe.

Je guettais le frangin. Il avait l’air de s’être un peu calmé. Ses épaules et son visage s’étaient détendus, il souriait du coin des lèvres. Il n’était plus en train de se préparer à une attaque.
« Je m’excuse. »
Quoi ????!!! J’avais bien entendu ? Attend, c’est le même Wulkor que j’ai toujours connu ? La même tête de con avec qui j’ai risqué ma peau plus de fois que je serais capable d’en compter ni d’en conter ?
Hyppolite est arrivé une poignée de secondes plus tard pour rejouer le numéro de la patronne en rogne. Cette fois elle avait pas trop de mal à jouer la colère.

« Madame ? Mon domestique vous aurait il importuné ? » Wulk était bon pour encaisser sa paire de baffe… ou pour esquiver et mettre Hyppolite au tapis mais espérons qu’il ira pas jusque là.
« Aucunement madame. Ce jeune homme a juste posé quelques questions très pertinentes au sujet de notre équipement et je lui ai répondu, rien de plus. »

Il y a des jours où je suis persuadé que plus rien ne pourra surprendre un vieux renard de voyageur comme moi. Et puis il y a des jours comme aujourd’hui.

J’ai reparlé à Wulk à la sortie de l’arène histoire d’essayer d’y comprendre quelque chose. Comment un type aussi connement fier que lui avait pu lâcher le morceau.
« Tu t’es dégonflé parce qu’elle était armée et pas toi ?
_Non, j’aurais pu lui régler son compte avec ou sans armes.
_Alors quoi ?
_Alors deux raisons donc chaque aurait suffi : Primo, elle a du sang froid, de la clémence et, condition sine qua non de la clémence, du courage. Les femmes courageuses, je parle pas des brutes des grandes gueules mais les vraies courageuses sont une espèce rare à préserver à tout prix.
_Et deuzio ?
_Tu vieillis frangin. T’as pas remarqué ? »
Im-par-do-nnable, comment j’ai pu louper ça? Où t’avais l’œil Cyril pour pas repérer que tu avais tapé dans le sien ? On dirais que tu vas recommencer le boulot plus tôt que prévu, faut battre l’affaire tant qu’elle est chaude.
D’abord analyser la cliente : sérieuse, courageuse, tempérée… beaucoup de qualités masculines en fait, et le coté grande sœur en prime. Je dirais qu’elle est du genre à prendre les hommes sous son aile, c’est soit une protectrice, soit une pédagogue.. Dans le premier cas, faudra jouer le pauvre petit chaton abandonné, sinon l’ingénu trop naïf qui a besoin d’être guidé. Une chance sur deux, pas droit à l’erreur. Je fais part à Wulk de mes réflexions, dès fois qu’il ait repéré un détail révélateur.
« C’est quoi la différence entre une protectrice et une pédagogue, frangin ?
_C’est deux types de femmes à classer dans les autoritaires/bienveillantes. Je me fais comme ça quelques catégories qui correspondent au comportement des femmes avec les hommes. Il y a les autoritaires/bienveillantes, les autoritaires/sadiques, les autoritaires/poseuses, les indépendantes/misandres le style panthère par excellence, indépendante tout court la garçonne, soumise/dévouée, soumise/manipulatrice, soumise/plaintive et j’en passe. Pour en revenir à notre cas, les autoritaires/bienveillantes sont les femmes qui aiment bien nous voir un peu comme des gamins. Il y a la protectrice qui correspond en gros à une mère. Elle va prendre ta défense, t’abriter si tu couches dehors, te nourrir si tu crèves de faim, te faire la leçon si t’en a vraiment fait une grosse mais elle viendra pas tellement te botter le cul pour que t’apprennes à te débrouiller tout seul : elle aime avoir une personne dépendante à s’occuper. La pédagogue, c’est plus la grande sœur. Elle, son pied, c’est de faire grandir les gens. Pour la séduire, faut manifester une vraie motivation à s’améliorer. Progresser un peu de temps en temps et lui laisser croire que c’est grâce à elle, ça la fait jouir de l’égo. Jusque là, tu suis ?
_Nan, mais ça fait vachement pro quand tu causes. Je savais pas qu’on pouvait jouir de l’égo, c’est quelle partie du corps ? »

Pourquoi faut il qu’un esprit si rapide et si tranchant soit handicapé dans son évolution par une inculture aussi crasse ? Je suppose qu’on peut pas tout avoir.

Arrivé chez Hyppo, c’est à dire provisoirement chez nous, je n’avais toujours pas la réponse. Elle devait venir à moi le lendemain matin quand on a retrouvé la guerrière en ville à faire le piquet devant la grande porte. Elle est venu nous voir et, sans même nous saluer, a commencé à nous passer un savon sur notre conduite d’hier à l’arène. Et « vous avez eu de la chance d’être tombé sur moi », et « mes collègues sont beaucoup moins souples » , et « Je ne serais pas toujours là pour vous couvrir ». J’avais l’impression de m’entendre engueuler les kajiras dans ma période pirate. Je dois être un genre de pédagogue moi aussi. Le gros du message, c’est qu’elle avait menti à Hyppolite parce qu’elle l’avait vu me filer une paire de tartes pour une malheureuse blague un peu plus tôt. Elle ignorait ce que tata Politte était capable de faire à Wulk pour une insulte aussi grave et, n’ayant aucune envie de le savoir, elle nous avait couvert.
« Je ne sais pas d’où vous venez jeunes gens, et n’ait aucune envie de le savoir, mais si vous voulez éviter des ennuis autrement plus graves, il va falloir vite apprendre les règles. Je vous conseille de vous procurer au plus vite la charte de la cit… mais je suppose que vous ne savez pas lire ?
Effectivement, Wulk ne savait pas. On s’est regardé comme des cons à essayer de piger où elle voulait en venir au juste.
« Ne restez donc pas bouches bées comme des poissons dans la nasse ! »
Le ton avait monté.
« Il n’y a aucune honte à ne pas savoir lire. Dites à votre patronne que je veux vous voir chez moi demain matin, une heure après l’aube au plus tard. Je vous expliquerais les bases que nul résident de tharna n’est censé ignorer. Soyez ponctuel surtout, je n’ai pas que ça à faire. »

Ensuite, elle est retourné à son poste sans même attendre une réponse. Elle n’avait pas besoin de l’entendre : Quand on est du bas peuple, on ne s’avise pas de refuser un cadeau d’une haute caste, fut-il empoisonné.
Ok ma fille, tu veux jouer la grande dame ? Attend de voir quel cadeau empoisonné je peux devenir pour toi.
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Message  Hyppolite Mar 31 Mar - 4:18

(Je précise que, dans mon histoire, je parle de la Tharna de Gor SL, la cité anglo. Entre temps, j’ai eu l’occasion de lire le banni de gor et de me rendre compte que la Tharna du livre était très différente. Je comprends les choix de l’owner sur sa ville : La Tharna d’avant le passage de Tarl aurait été difficile à jouer avec ses mines d’argent et son coté morose, quand à la Tharna d’après, elle ressemble à une autre ville goréenne. La ville d’après Tarl, elle, ressemble à une ville goréenne banale. Par ailleurs mais, c’est ma mentalité de terrien qui parle, je trouve la Tharna SL un poil plus réaliste, vraiment pas beaucoup mais un poil quand même.
Comme j’ai commencé mon histoire sur la base de tharna sl je continue comme ça. Pardon aux puristes.)



Pour avoir touché un peu aux dés, aux cartes et aux sports d’arène, j’ai appris cette règle générale à propos des jeux : plus les règles sont simples, plus la partie peut devenir compliquée, l’amour et la guerre en sont les meilleurs exemples.
Le jeu auquel je me livrais depuis quelques jours, tenait un peu des deux à la fois. Je l’avais appelé le « jeu de la grande dame ». Il réclame, au minimum, deux joueurs : une bourgeoise qui s’ennuie, pas trop moche de préférence et un joli troubadour romantique, drôle, bien foutu et fauché comme les blés. A ces deux personnages centraux, on peut ajouter des amants dans le placard, des maris volages et néanmoins jaloux, plusieurs bourgeoises pour le même troubadour ou l’inverse. Au début, la bourgeoise joue la mécène bienveillante et lui, le jeune garçon timide. Ils font semblant de tomber progressivement amoureux l’un de l’autre, ils se voient en cachette et s’offrent des petits cadeaux : un poème énamouré d’un coté, une guitare neuve de l’autre. Puis, après un temps suffisamment long pour mimer une escalade progressive de leur intimité, les deux joueurs se couchent en secret sur les fourrures. En général, une fois cette étape franchie, les coups bas commencent à pleuvoir.

C’est un jeu ou tout le monde ment, tout le monde triche, tout le monde frappe en dessous de la ceinture dans tous les sens du terme mais personne n’est dupe. Elle sait très bien qu’il n’en veut qu’à son argent, il sait très bien qu’elle ne cherche qu’à s’amuser, chacun sait que l’autre sait et ainsi de suite. Deux comédiens, complices jusqu’au bout des ongles, jouant des escrocs qui essaieraient de s’arnaquer l’un l’autre en jouant des amoureux transis qui, en public, jouent encore à n’être que de simples amis. Pas simple.

Avec la guerrière d’opérette… Anaïs elle s’appelait, on avait pris l’habitude de se retrouver chaque soir dans cet espèce de salon de thé que les citoyens de Tharna nomment abusivement une taverne. Un endroit détestable : pas de guerriers ivre-morts qui roulent sous la table, pas de rires gras, pas d’histoires de cul, pas de filles à paga, pas de bastons et comble d’horreur, pas de musique. Une noble institution virile tournée en ridicule.
« Comment se porte votre patronne, ces jours ci ? »
C’était devenu un jeu entre nous. Tous les jours elle me posait peu ou prou les mêmes question et je devais trouvé une façon originale de lui répondre.
« Dame Hyppolite se porte… sur ses deux jambes, ce qui pour sa masse est déjà remarquable. »
Je la fais glousser un peu, pas encore rire mais ça ne saurait tarder.
« Et je constate qu’elle ne vous laisse guère de temps libre, je n’arrive jamais à vous voir avant le crépuscule.
_C’est juste, madame prend une place énorme… dans mon emploi du temps. Ajoutez à cela que sa compagnie n’est pas toujours des plus légères
_Rien que le repassage de ses vêtements doit vous prendre un temps fou.
_Ca pour sûr, les habits de madame, ce n’est pas une mince affaire. »

Gagné, enfin elle se marre.

Après deux longues et pénibles heures à faire semblant de m’amuser à la taverne, je dois encore subir la ballade nocturne dans les jardins. A l’abri des oreilles indiscrètes Anaïs me raconte sa vie, me parle de ses parent, de ses serviteurs et de son vieux con de maître d’armes.
D’après ce que j’en ai tiré, elle serait de la famille éloignée de la Tatrix, rien que ça ! Trop éloignée pour avoir un quelconque pouvoir politique, mais assez proche pour faire partie de la garde d’honneur de la cité, ce qui ne veut pas dire grand chose d’ailleurs. Dans une cité plus ordinaire, un membre respectable de la caste rouge ne s’abaisserait certainement pas à faire le piquet de bois devant les portes comme un vulgaire garde. A Tharna, c’est une fonction relativement prestigieuse, au point que même la sœur de la Tatrix s’y colle une fois de temps en temps. Il faut dire que, nulle part ailleurs, la « garde d’honneur » ne porte aussi bien son nom. Peu de résident vous le diront aussi franchement mais dans cette ville, la défense, la vraie défense, c’est les panthères du coin qui l’assurent. Un peu comme les pirates à Caithris avant que la ville ne s’emplisse de guerriers. Du coup, les femmes de haut rang qui portent les armes ne sont là que pour le décorum et quelques unes parmi elles, dont Anaïs, en sont parfaitement conscientes, ce qui la rend parfois désagréablement pleurnicharde.
« Pour être honnête « me confiait elle, « j’ai déjà envisagé de demander à joindre le clan Sa sang fori, pensant que c’était le seul moyen d’être réellement utile à Tharna. »
Je ne sais pas quelle réaction elle attendait de ma part. C’est le genre de confidences qu’on balance pour se faire mousser. Elle s’attendait à ce que je sois scandalisé, effrayé ou, au contraire admiratif. Au lieu de ça, je lui demandai froidement « Pourquoi ne l’avez vous pas fait ? »
Ca aussi, faisait partie du jeu : rester déroutant, sans pour autant faire n’importe quoi. Le personnage joué devait gardé une cohérence, mais une cohérence connue de moi seul. Le jour où elle pourra m’anticiper, je n’aurais plus d’intérêt pour elle.
Prise à froid, elle se permit quelques secondes de réflexion avant de répondre : « Je n’ai pas pu me résoudre à renier ma pierre de foyer pour devenir hors la loi. »

Je ne doutais pas que ce fût vrai, mais il me semblait que c’était seulement la part admissible de la vérité. La vie des panthères est pas rigolote, faut vraiment aimer le grand air. Alors bien sûr, on dit toujours l’honneur, l’honneur, l’honneur… Il a bon dos l’honneur. Parce que l’argent, les larbins qui font le sale boulot, un toit sur la tête et trois repas chauds par jours, merde ça compte aussi !

« Oseriez vous dire que j’ai eu tord, sir ? »
Dans ces situation ou vous risquez de vous attirer de l’hostilité quel que soit le parti que vous prenez, le mieux est encore de feindre l’indifférence. Je m’accoudai donc tranquillement sur le garde fou d’un petit pont enjambant un ruisseau, et répondit de la voix la plus neutre possible :
« Boh, ça dépend pourquoi vous voulez vous battre. D’après mon petit frère, ce sont les motivations, plus encore que la condition physique, qui inspirent le style. Les guerriers par exemple, ont un style brutal et impressionnant qui utilise et met en évidence leur condition physique hors norme, parce qu’ils se battent souvent pour étaler leur puissance. Un homme qui se bat par cruauté cherchera les armes et les coups les plus douloureux, au mépris de l’efficacité. Un autre qui se bat la peur au ventre misera tout sur une défense de fer, mais finira par perdre faute d’avoir porté un coup décisif. J’ai vu des gens se battre pour de l’argent, pour un coup de paga, pour se défouler, pour faire du sport… et d’autres même qui cherchent la bagarre, et la trouvent, juste pour faire connaissance. »

Je l’avait touché, je le sentais. J’ai presque cru entendre ses petits neurones s’entrechoquer dans une direction qu’ils n’avaient encore jamais été tentés de prendre. Naturellement, en bonne précieuse qu’elle était, elle s’est contenté d’admettre avec condescendance qu’elle trouvait ce point de vue « original ».

« Et donc, d’après votre frère, nous autres de la garde de Tharna nous battons pour faire semblant d’être des hommes ? »
Elle n’était pas outrée. Elle avait parlé sans colère, même pas contenue. Wulk avait raison de la trouver courageuse. Il faut un courage énorme pour reconnaître une hypothèse aussi humiliante comme étant au moins possible.
« Est il compétent pour en juger ? As t’il un grand talent pour les armes ? »

Ce n’était pas dans mes intérêts, mais puisqu’elle avait le courage d’être honnête avec elle même et avec ses camarades, je ne pouvais pas faire moins que d’être honnête à mon tour.
« Parler d’un grand talent serait dérisoire en ce qui le concerne. Wulkor est un monstre.
_Pourtant à vous voir tous les deux, lui si maigre et vous si robuste, on croirait que c’est vous le grand frère protecteur.
_Et on n’aurait pas complètement tord : je le protège contre lui même. Contre la sottise de sa fierté et de son caractère de sleen. Lui nous protège de tout le reste.
_Et quelle est sa spécialité ?
_Tout. Ou plutôt, c’est de ne pas en avoir. Cet homme maîtrise à haut niveau toute les variétés possibles de l’affrontement physique. Ca ne veut pas dire qu’il est le meilleur partout. Les plus grands escrimeurs ont une petite chance de le vaincre en duel, la premier arc sa sang fori est peut être meilleure archère, son sens du camouflage et de l’embuscade peut être égalé par un maître assassin et son sens tactique par un excellent officier. Le problème, c’est que les rares hommes et femmes qui peuvent l’égaler dans un domaine ont peu de chance de mettre leurs compétences à profit. Il sait jouer avec le terrain, jouer avec les nerfs, feinter et leurrer pour attirer son ennemi dans une forme de combat qui n’est pas la sienne, séparer les groupes trop bien coordonnés, obliger au contraire des duelliste à se battre à plusieurs en escarmouche, attirer les gardes en terrain découvert, courir, se cacher, tenir des positions dominantes, compenser des positions moins avantageuses, frapper par surprise et éviter d’être surpris lui même. »

Elle buvait mes paroles comme un enfant son lait de bosk. Sans le vouloir, j’avais adopté la voix et le rythme de parole du conteur, d’autant plus redoutable dans cette ville ou personne ne chante, ne déclame ni ne raconte d’histoires.

« Mais lui alors, quelle est sa motivation ?
_Gagner. Il ne cherche pas à montrer qu’il est le plus fort, sinon il ne serait pas si roublard. Pas non plus simplement à survivre, sinon il prendrait la fuite plus souvent. »
Je marquai une petite pause toute théâtrale, le temps de fixer la concentration du public, et j’apportai cette conclusion :
« Il se bat pour gagner… et il gagne. »

Ceci est valable dans tous les domaines : pour être efficace, la motivation n’a même pas besoin d’être rationnelle, ou de reposer sur quoi que ce soit de tangible. « Gagner » ou « perdre » ne signifient rien en soi, et c’est précisément là le secret : vouloir apaiser son égo avec quelque chose d’aussi vaporeux qu’une « victoire » revient à vouloir apaiser sa faim en mangeant de l’air. Et puisque la faim ne tarit pas, la motivation dure toujours.

A l’inverse, les gens comme moi qui n’ont d’appétit que de choses concrètes, comme la viande, le bon vin, un lit douillet et une jolie donzelle pour le partager gâchent leur force de désir en les satisfaisant trop aisément. Dans un monde ou les hommes ont du temps et de l’énergie à perdre pour courir après des chimères, ceux plus raisonnables qui s’y refusent sont, comme moi, d’incorrigibles paresseux.
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Message  Hyppolite Mer 20 Mai - 16:42

Mon petit frère a un proverbe récurrent : « Quand le sage montre la lune, l’idiot lui fait les poches. »
Façon de dire qu’il faut se méfier des idiots, ils ont les pieds sur terre.
Et quand la fille montre sa lune, le barde regarde quoi ? Ben ça dépend des jours en fait. La plupart du temps il regarde la lune. Il lui arrive aussi, plus rarement, de préférer les hauts plateaux aux bas reliefs, la vue sur les étoiles y étant quelques fois meilleure. Quand la nuit est pas fameuse quel que soit le point de mire, il m’arrive aussi de faire la route sans trop regarder le décor ni respirer le parfum des fleurs sauvages, sur lesquelles il y aurait parfois beaucoup à dire. Bien entendu, le pire pour un vrai mâle goréen est de ne pas pouvoir faire la route du tout. Ca arrive à tout le monde, mais comme personne ne s’en vante, c’est toujours un grand moment de solitude quand ça vous tombe sur la saucisse.



S’il n’y avait eu ces trois mois de bons et loyaux services, elle m’aurait dégagé direct. N’empêche qu’elle l’avait mauvaise. Même pas frustrée non, vexée. Vexée que ce coups ci, l’albatros ait pas voulu lui obéir. Mais quoi ? Il en avait marre, c’est tout. Marre de voler en rase motte, toujours dans les même sentiers battus. Il était pas le seul, d’ailleurs. La fidélité n’étant pas plus naturelle à l’homme que la cage ne l’est au Larl, cette cage fût elle dorée commençait à me peser méchamment.
Ces derniers jours, tout le monde était aussi à cran que moi. Wulk s’ennuyait ferme. Il ne sortait plus et usait ses lames à les astiquer. Mais c’est surtout pour Hyppo que je m’inquiétais, je savais qu’elle supportait plus de jouer la comédie et que ses consoeurs lui tapaient sur le système.
« Y a quelque chose de puant ici » qu’elle m’avait sorti un jour. « Cette ville est trop propre, trop calme, trop feutrée pour être honnête. Trop riche aussi, carrément. La première masque d’argent venu vit comme un marchand de moyenne importance. La deuxième venu vit comme un rentier et la troisième, comme un Ubar. D’où ils tirent une richesse pareille ? »
J’en savais rien, mais je commençais à sentir les squelettes dans le placard moi aussi.

Quand je suis rentré, je n'ai vu que le petit frère assis à table.
« Yo frangin, elles est où la grande ? »
C’est à peine si Wulk a relevé le nez de sa choppe pour me répondre. Il n’était pas encore ivre mais ça ne tarderait pas. La semaine dernière, il s’était pris d’affection pour un petit alcool de tospit vraiment pas dégeu qu’Hyppolite avait reçu par tonnelets, petit cadeau d’un artisan local pour qu’elle en parle à ses copines du grand monde. Le problème, c’est que tata politte encaisse pas la gnôle, mais alors vraiment pas. Un dé à coudre dans son lait de bosc et elle roule par terre, ou quasiment. Du coup, Wulk s’est proposé de l’aider à liquider le liquide et comme il a que ça à faire ces jours ci, ça l’occupe sainement… façon de parler bien sûr. En tout cas, ça l’empêche de trop déconner.

« Sais pas. Doit être dans les jardins. Ah nan, réunion.
_Réunion de quoi ?
_Réunion, tout ce qu’elle a dit.
_Ben d’accord, ça aide. »

On l’a revu que le matin au réveil, alors qu’elle rentrait à peine. Derrière son masque, elle était blanche. Pour une nordique, c’est plutôt banal, mais je veux dire plus blanche que blanche, blanche à faire peur.
« Tal les poussins »

En général c’est les affreux, les racailles, les feignasses ou les marlous. Pour être aussi gentille, elle doit avoir un truc grave à nous dire.
« Skisspasse ? » demande Wulk, encore un pied dans sa cuite et l’autre dans sa gueule de bois.
« Ce qui se passe les gars c’est… en gros, il se pourrait que vous partiez en guerre. »

Le coup de bûche.

« Où ? Quand ? Pourquoi ? Contre qui ?
_Quand ? Tout homme valide dont la profession n’est pas totalement indispensable à la survie à court terme de la cité doit se présenter dans les trois jours au bureau d’accueil de la caserne. Le départ est certainement prévu pour la semaine suivante. Où ? Pas bien loin. Pour tout ce que j’en sais, un groupe de pillard armés jusqu’aux dents s’attaque aux principaux centre de production agricoles en bordure de ville. Ils viennent prendre la bouffe, les outils, les esclaves… enfin la routine, quoi."

En une poignée de secondes, j’ai vu mon petit frère redevenir quelque chose qui ressemblait un peu à lui même. Il a reprit la parole sur un ton beaucoup plus sec.
« Des échappatoires ?
_Aucune. La ville est cernée de tous les bout. Toute tentative d’en sortir sera prise comme une trahison. Les bourreaux se préparent déjà à des journées chargées.
_Des bonnes planques ? Des affectations moins dangereuses que d’autres ?
_Pour moi oui. Pour vous, aucune chance.
_Même en graissant les pattes qu’il faut ?
_Les pattes qu’il faut sont cent fois plus riches que nous.
_Pas le choix alors. »

Il s’est levé, s’est rincé la tête à l’eau froide, habillé à la va vite et a pris la porte, direction le bureau de conscription.
« Tu viens frangin ? »
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Message  Hyppolite Jeu 21 Mai - 21:44

Sus à l’ennemi, miliciens ! Pour Tharna la grande, pour son illustrissime grandeur la Tatrix et pour le trône d’argent, HONNEUR ET AC… » squouic…
Mais il est con lui ! On raconte pas sa vie sur un champ de bataille.
Et encore, s’il n’y en avait qu’un, mais ça fait longtemps que j’ai perdu le compte des morts idiotes. Entre ceux qui relèvent la tête pour gueuler honneur machin en plein déluge de flèches, ceux qui regardent pas où ils marchent pendant les charges, ceux qui savent pas tenir une arme et ceux qui s’arrêtent pour ramasser des champignons au bord de la route, c’est du gratiné aujourd’hui. Et je vous parlerais même pas des officiers, ça va m’énerver.
Déjà c’est quoi cette mode de mettre en première lignes des civils réquisitionnés qui ont jamais connu de bataille ailleurs que dans les contes ? Et encore, dans une cité où les conteurs sont interdits c’est même pas sûr.
Notre régiment, ou ce qu’il en reste vient de tomber dans une embuscade des pillards. Puisque les généraux ont eu la brillante idée de séparer nos forces en cinq ou six « groupes d’extermination » chargés chacun de nettoyer un territoire précis, inutile d’espérer le moindre renfort. C’est bien une extermination qu’on a vécu, mais pas celle qui était prévu. Pour faire court on peut résumer comme ça :
Nous partîmeuh cinq cent, mais par un prompt carnage
On n’est plus qu’une centaine à s’cogner du sauvage.
Et encore, quand je dis une centaine je compte les éclopés. Cerise sur la tarte aux fraises, comme vous venez de l’entendre notre leader vient juste de ramasser une flèche à travers la gorge.


On est paumé dans un champ d’herbe haute qui nous arrivent à la taille, probablement cernés, à trente passang au moins de nos alliés les plus proches et on sait même pas dans quelle direction il faudrait marcher pour les rejoindre. On fait quoi ?
« On se bat, gros malin ! » hurle Wulkor accroupi à coté de moi pour se faire entendre à travers les cris de guerre. Le premier sang a été versé depuis cinq Ehn à peine et les trente flèches de son carquois ont déjà été tirées. La seule chose qui me console, c’est qu’il n’en a sûrement gâché aucune. Je lui passe les miennes de bonne grâce et je sors ma rondache pour le couvrir, et accessoirement ME couvrir du mieux que je peux. Une pointe passe à travers le bois de mon bouclier et termine sa course à deux centimètres à peine de mon œil gauche, ça m’apprendra à tenir le boubou écarté du corps. Une maxime de guerrier bien connu affirme qu’on apprend jamais aussi bien que de ses propres erreurs, à condition d’y survivre.
C’est pas le cas de tout le monde derrière moi. J’entends des hurlements et des râles d’agonie, je vois des gars solides pleurer comme des femmes avec des côtes enfoncées, des entrailles à l’air ou des membres dont je devine déjà qu’ils sont bons pour l’amputation. Chaque fois j’ai l’impression que c’est moi qui suis en train de crever sans le savoir encore. Chaque fois je me trompe, chaque fois je suis sur le point de tourner la carte.
Merde, chui pas un guerrier ! Chui pas un de ces Sleens de guerre en rouge où en noir dressés à tuer depuis l’enfance. Je suis pas entraîné à supporter une désolation pareille et je comprendrais sûrement jamais ceux qui le sont.

« Pas le moment de rêver ! »
Mon petit frère tire sa longue dague. Je vois une lance m’arriver dessus en plein cœur. D’un coup sec, vif comme la morsure d’un serpent, il la détourne en plein vol et me sauve la vie. Déviée d’à peine cinq ou six centimètres, elle va s’écrabouiller dans ce qu’il reste de ma rondache et ne fait que me projeter en arrière sous l’impact. Mon premier réflexe est d’essayer de me relever mais sans armes et sans bouclier, je comprend que ça vaut pas le coup sauf à vouloir servir de bouclier humain.
A l’oreille, j’ai compris que les choses commençaient à se calmer. Pas trop tôt. On s’était envoyé de tout dans cette bataille : des flèches, des lances, des boomerang et même des caillasses mais là d’un coup, les tirs s’étaient taris, faut de munition ou faute de survivants j’en savais rien encore.
A ce moment là, j’ai entendu une voix énorme. Une voix rauque et brutale qui n’avait pas besoin de forcer pour porter loin. Il y avait tout dans cette voix : l’arrogance, la férocité, une confiance en soi inébranlable et un mépris total de la vie. Même sans comprendre les mots, j’aurais deviné sans le moindre doute que c’était la voix d’un guerrier, un vrai cette fois.

« Vous êtes les prisonniers de Volanaro, de la caste des guerriers de Torr. Déposez vos armes maintenant et vos vies seront sauves. Tirez encore ne serait ce qu’une flèche et nous n’aurons aucune pitié. »
Il devait nous rester trente hommes en état de se battre. En face, je savais pas combien, mais « beaucoup » avait répondu le frangin quand je lui ai demandé en douce.
Je sais pas ce qui m’a pris, je me suis levé et j’ai gueulé à la cantonade « On se rend les gars, posez vos armes ! ». J’ai senti que ma voix était différente à ce moment là. C’était plus une voix mielleuse de séducteur, mais un truc qui sortait du néant. Encore assez douce, plutôt jolie, mais au moins aussi ferme et puissante que celle de l’autre mastard. Pas du tout la voix d’un mec terrifié qui supplie pour que tout s’arrête, mais celle d’un chef qui sait où il va.

Et tout le monde a posé les armes.
Wulk aussi, qui avait compris le premier qu’il ne servait plus à rien de résister maintenant.
« Je suis Cyril de… juste Cyril. Tout le monde à posé les armes. Tiens ta parole, guerrier.
_Cyril le barde ?! Cyril des frères sept-cordes, le charmeur de panthères ? »

Ca tient à peu de choses, la vie. Il aurait suffi que je m’appelle Tarl, Zgaard, Sloan ou Wilfred et on m’aurait jamais reconnu, mais des Cyril et des Wulkor, ça court pas les rues.

« Ouais, c’est moi. Pourquoi ? »
J’ai vu une grosse tête se lever avec un tas de fringues rouges en dessous. Puis, plein d’autres têtes avec des fringues plus ordinaires se sont levées comme si la première leur servait de signal. Effectivement, ils étaient beaucoup. Le type s’est avancé vers nous comme vers une esclave dans une alcôve. Un bon quintal et demi tout en muscles, la démarche légère comme si la gravité ne le concernait pas, le menton et les cheveux rasés de frais, sa tunique rouge coupée raz les bijoux pour ne pas entraver ses mouvements et ses jambes protégées d’un collant de velours très souples. Il n’avait pas de bouclier, l’air de dire qu’il n’en avait pas besoin. Effectivement, je notais bien quelques trous dans sa tunique, mais aucune blessure apparente. Son épée était une vraie arme de guerre, pas le genre de bout de ferraille orné de bijoux et toujours trop longs qu’utilisent les guerriers de salons pour flatter leur virilité. Celui là, c’était un vrai de vrai.

« Plutôt bien bâti pour un amuseur de foule, je ne m’attendais pas vraiment à ça. Et donc le gringalet qui se tient à coté de toi et dont le visage ressemble vaguement au tien, ce serait le redoutable Wulkor ? Un bouseux autodidacte à peine plus gros qu’une femme avec une technique de mort sortie de nulle part, et qui s’amuse à massacrer tous les rarii qui lui font face.
_Ca lui ressemble assez, ouais. »

Il a souri comme un Larl qui s’apprète à croquer un Vulo. Il nous a regardé Wulk, puis moi, puis Wulk à nouveau.

« Puisque c’est comme ça viens avec moi, Wulkor de nulle part fils de personne. J’ai un marché à te proposer. »
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Message  psychee Jeu 21 Mai - 23:51

Tu as une fan, Hyppo. J'insiste lourdement: je suis fan!

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Message  icarousel Ven 22 Mai - 9:38

bon,le fan club est pas loin,hyppo on est deja deux,juste faudrais pas qu'tu choppes la grosses téte,ca te bloquerais pour la suite,tu t'essairais au lyrique et on s'ras moins sensible a la poesie.Pense a faire imprimer des t shirts et posters,ca sent le vulo a plumer.

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Message  psychee Ven 22 Mai - 11:57

icarousel a écrit:bon,le fan club est pas loin,hyppo on est deja deux,juste faudrais pas qu'tu choppes la grosses téte,ca te bloquerais pour la suite,tu t'essairais au lyrique et on s'ras moins sensible a la poesie.Pense a faire imprimer des t shirts et posters,ca sent le vulo a plumer.

Je sors mes crayons, et je me charge de la com' visuelle, y'a pas de raisons!

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Message  gabiebeaumont Ven 22 Mai - 16:35

Je viens de finir ton histoire Hyppo, c'est génial, vivement la suite... non vivement un bouquin, tu le publies quand ? Very Happy

C'est juste une histoire sortie de ton cerveau ? Je n'ose penser que c'est un RP car il y aura de quoi prendre son pied Embarassed
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Message  Hyppolite Ven 22 Mai - 17:26

Oups, je crois que mes chevilles viennent juste d'exploser mes godasses. Embarassed
Je suis pas meilleur que Paynou ou Psychée, j'écris seulement dans un style qui plait à beaucoup de monde sur un forum gor: le style heroïc fantasy avec un ton un peu western.
Et oui, c'est juste sorti de ma tronche. Evidemment, j'adorerais vivre des scènes rp pareilles. En gros, j'écris tout ce qui s'est passé avant qu'Hyppolite et Cyril n'arrivent en ville.
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Message  Hyppolite Sam 23 Mai - 16:14

Je comprend rien aux guerriers. Je comprend rien aux combattants en général, d’ailleurs. Moi, je me bat quand on en veut à mes fesses et encore, ça dépend qui et dans quel sens du terme.

Volanaro nous avait à sa pogne, il aurait pu nous demander ce qu’il voulait. Je me doute que nos vies à tous ne valent pas bien cher aux yeux de la tatrix et de ses éminences masquées mais, en n’étant pas trop gourmand, il aurait pu négocier un petit pécule auprès de nos supérieurs directs. Ca l’intéressait pas.
Voilà le marché qu’il a proposé à Wulk : un duel public dont l’enjeu serait rien de moins que nos vies et nos libertés à tous.

Un duel dans sa version académique, c’est d’abord un gros paquet de rituels. Les deux partis se mettent d’accord sur l’enjeu. Dans le cas qui nous intéresse, c’était vite vu. Ensuite, celui qui a demandé le duel laisse le choix de l’endroit, de l’heure et des armes à celui qui avait relevé le défi, dans les limites du raisonnable. Puis un initié, un scribe ou ce qu’on a sous la main, n’importe quel con qui a l’air d’avoir un peu de lettres se propose comme témoin du duel. A l’heure venue, il rappelle les enjeux, les armes et donne le signal du départ. Accessoirement, il peut aussi balancer des phrases rituelles du genre « Si l’un des deux combattants venait à mourir, il n’y aurait pas de rancune ».
Ah oui parce que j’ai oublié de vous dire, un duel, c’est aussi un truc qui ne tourne QUE neuf fois sur dix à la boucherie. Entendez par là que, dans le cas assez improbable ou le perdant serait hors de combat mais encore vivant, le vainqueur n’est pas sensé lui couper la tête pour se passer les nerfs. Il range son arme, il prend son dû et il se barre. Ici, la règle était un peu biaisée vu que le prix de Volanaro, c’était justement nos vies à tous.

Malin le bonhomme. Il a pas demandé le duel à Wulk. Il a juste promis de tous nous exécuter à moins que Wulk ne le provoque, pour se garder tous les choix. Connaissant la réputation du frangin, il allait sûrement pas choisir l’arc. Un moment j’ai pensé qu’il prendrait le combat à mains nues, option très rare choisie des guerriers entre eux seulement quand ils n’ont pas d’armes à portée, autant dire jamais. Mais pour « mater » un paysan, ça pouvait le faire, histoire de pas « salir » sa lame avec du sang « indigne ». On dirait pas comme ça, mais ils ont leur coté chochotte les rouges : leur petites fringues, leur petite vaisselle, tout ça…

Blague a part. A mains nues, il aurait surtout pu profiter au mieux de ses avantages physiques pour dominer Wulk le sac d’os. Peut être parce qu’il a entendu l’histoire du bûcheron qui s’est fait trancher la gorge d’un coup d’ongles il y a deux ans, plus vraisemblablement par habitude, il a répondu : « armes de contact ». Ce qui signifie libre choix de tous les instruments de morts qu’on n’est pas sensé lancer ou utiliser pour tirer des projectiles : épée, couteau, hache, pique, marteau, morningstar, cuillère à soupe. Tout ce qui sert à taper de près ou de pas trop loin. « Aucune limitation sur le nombre ou la variété des armes . Prend tout ce que tu voudras, je ne veux aucune excuse sous prétexte que tu étais mal armé. »
Il a mis à la disposition de Wulk une centaine d’engins au moins, de toute formes et de toute tailles. Aucun mouchard accepté dans la grange ou il devait faire son choix à part ses éventuels témoins et amis, à part moi donc. Wulk se tâtait encore pour les détails, mais il avait déjà sorti les grands classiques : Ses deux longues dagues croisées dans le dos, un poignard de secours accroché à sa cuisse et deux petites lames courbées fixés sur la pointe de ses bottes. Il allait jouer le jeu du hérisson, son préféré.


Quoi qu’en dise la légende, les guerriers ne sont pas les gars les plus costauds du monde. Un bûcheron, un forgeron ou même un esclave de trait est plus fort au sens strict, mais nettement moins puissant. Les muscles d’un guerrier sont longs, souples et dynamiques, nettement plus forts que ceux de la majorité des hommes oui, mais d’abord taillés pour la vitesse. Un javelot lancé par le bras d’un guerrier va plus vite et s’enfonce plus violemment que n’importe quel autre. En combat rapproché, leur « zone d’agression » est d’environ trois mètres, ce qui correspond en gros à la distance qu’ils sont capable de franchir d’un seul bond.
Leur technique est basée entièrement sur les moyens d’utiliser au mieux cette puissance qui les caractérisent. On y trouve des avancées éclairs, des frappes de haut en bas avec tout le poids du corps, des estocades sorties du néant et des parades brutales. C’est le jeu du larl. Les mouvements sont secs et nets, répondant chacun à un objectif unique extrêmement clair : toute les attaques sont destinées à tuer d’un seul coup et les parades à ne pas se faire tuer soi même.
A l’inverse, dans le jeu du hérisson de mon frère, attaque et défense sont toujours mélangées. Il s’agit de laisser le prédateur avancer sa patte ou sa gueule pour la lui cribler de pointes. Son astuce pour déborder même les quelques rares adversaires aussi rapides que lui, c’est de faire plusieurs choses à la fois ou, mieux encore, de faire un seul geste pour plusieurs raisons. Quand il pare un coup d’épée, il essaie toujours d’avancer pour parer non pas la lame, mais le bras qui la tient et l’entailler du même coup. Quand il dévie un coup de poing en haut, il envoie un coup de pied dans les joyeuses en bas dans le même temps. Quand il peut s’approcher, sa lame droite visera la gorge et sera peut être déviée, mais au même moment la lame gauche aura touché l’abdomen, ou la cuisse, ou ce qu’il peut. Il s’en fout lui, de pas afficher sa supériorité en tuant d’un seul coup. Comme j’ai déjà dit, il se bat pour gagner. Les doubles coups, les entailles aux bras et aux jambes, les contre attaques généralisées, tout ça c’est pas le dogme. C’est pas ce qu’on enseigne aux petits guerriers. C’est le système Wulk.

« Dis voir frangin… je cherche une arme de longue portée aussi légère que possible, tu prendrais quoi toi ?
_Ca dépend. Un truc pour tuer ? Pour maintenir la distance ? Pour agacer ?
_Je dirais pour agacer et déstabiliser. Surtout pas pour maintenir la distance. Au contraire, un truc qui le mette en rogne et lui donne envie de chercher le contact donc…
_Donc un fouet ?
_Yep. Quand on tient la bonne question, on tient la bonne réponse. Merci frangin. »

Il ne prit pas le peine de fixer le fouet à une accroche. Il le garderait à la main et s’en servirait en première arme.

« Avant d’y aller, je voudrais savoir si j’ai réussi à couler un peu de plomb dans ton crâne de piaf sur la façon de gérer un duel. Tu t’y prendrais comment à ma place ?
_Tu veux dire à ta place avec ta forme de corps et ton style ?
_Evidemment, gros malin. Toi à ma place en restant toi même, t’aurais plus qu’à faire tes prières. »
Ca fait toujours plaisir.
« Vu qu’il est trois fois plus lourd que toi, je jouerais sur le poids et sur la fatigue. Si le terrain est assez large, le faire suer tout son lard à te courir après. Surtout pas essayer de parer un coup avant qu’il soit à bout de souffle, la violence de l’impact te collerait sur le dos.
_Et ?
_Ca, c’est pour son point faible au niveau physique. Au niveau mental, le mettre en rage. Le faire bouillonner de colère au point qu’il ne sache plus ce qu’il fait. Les guerriers sont formés non pas seulement à maîtriser leur peur, mais à l’ignorer totalement, même quand elle a raison. Par contre, ils ne savent pas maîtriser leur colère vu que justement, pour ça, il faut être un minimum peureux. La colère les mènent par le bout du nez comme une femme irrésistible se jouant du désir de son soit disant maître. Débrouilles toi pour qu’elle le mène à sa perte.
_Excellente réponse, et avec le phrasé du poète s’il vous plait ! Si on s’en sort, il faudra vraiment que t’apprennes à te battre. Tu seras peut être jamais un champion, mais t’es mûr aujourd’hui pour devenir une lame plus que correcte. Tu commences à te connaître assez pour ça. »
Qu’est ce qu’il me fait là, une scène d’adieu romantique ? Lui qui m’a toujours dit et redit que j’entravais que dalle à la science des armes.

« Je te suis pas.
_Ben c’est pourtant simple. T’es p’tèt bien le seul à qui ça a échappé mais sous la pression hier, tu nous a fait un truc incroyable. T’as pas eu le temps de réfléchir à un artifice de barde, pas le temps de trafiquer ta voix ou de chercher tes mots. Tu t’es levé, et tu nous a sorti TA voix, la vraie, puissante comme jamais au point qu’on en était tous sur le cul. La preuve, t’as donné un ordre et tout le monde t’a écouté, toi, simple milicien sans grade.
_Quel rapport avec les armes ?
_T’es lourd à la comprenette, gars. T’as trouvé ta voix parce que t’as trouvé ta voie. Parce que toute ces merdes que t’as traversé avec les panthères, puis avec les pirates, puis en voyageant tous les trois avec Hyppolite t’ont appris à te connaître et à te construire. Parce qu’on se connaît pas en se trouvant, on se connaît pas à force de se chercher, c’est des conneries tout ça. On se connaît à force de se faire soi même.
Maintenant que tu sais grossièrement où tu en es, tu vas pouvoir inventer la technique… pardon, les techniques de chant, de musique, de discours et de combat qui conviennent à ta forme de corps et à ta forme d’esprit. »

Sacré Wulk. Il peut te raconter que des conneries pendant des semaines, même des mois. Mais le jour où il t’en sort une bonne, c’est une vraiment bonne.

« Dis voir Wulk, tu crois que c’est le moment de parler de ces trucs là ?
_Ouais, carrément. Quand je serais dans l’arène tout à l’heure, je me souviendrais que notre histoire commence juste à devenir intéressante. Ca me donnera la motivation de faire ce qu’il faut pour la continuer.
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Message  Hyppolite Lun 15 Juin - 19:20

Je vais tâcher de laisser tomber un moment les traits d’humour et les figures de style pour vous raconter ce combat aussi fidèlement que possible, du moins ce que j’en ai compris.
Avec tous les préparatifs, la journée était bien avancée mais en serrant les délais, Volanaro avait réussi à caler son duel une heure avant le coucher du soleil. Je suppose qu’il était moins familier que nous du combat nocturne. Ses petits copains s’étaient massé en une espèce de petit cercle autour de lui dont les contours délimiteraient l’arène. C’était serré, volontairement serré. Wulk aurait du mal à manœuvrer là dedans.
Le gros nous attendait, les bras croisés sur la poitrine, immobile, les yeux braqués droit devant lui. Jamais vu un mec avoir l’air aussi satisfait de sa petite personne. Derrière lui, deux gros mastards qui lui ressemblaient comme des frères, ce qu’ils étaient d’ailleurs, dirigeaient la foule comme des chefs d’orchestre et faisaient s’écarter les mercenaires sur notre passage. J’ai reçu un fruit pourri en pleine gueule et je crois que deux ou trois nous ont craché dessus. Je m’en foutais, j’avais l’impression de marcher vers un festin dont on serait le plat principal.

« Tu vois paysan, je voyage en famille, moi aussi. Voilà Diego, mon cadet et Andreas le petit dernier. Les plus compétents et les plus loyaux de mes lieutenants. »

Mon cul. J’ai bien vu ce qui brillait dans le regard de ces deux là mais sauf grossière erreur de ma part, c’était tout sauf de la loyauté. Le gros poussait l’arrogance jusqu’à tendre les bras en croix pour que ses frères lui enlèvent sa cape, attachent sa tignasse et lui passent ses armes comme des esclaves. De toute évidence, ils espéraient sans trop y croire que Wulk arriverait à dézinguer leur frère, ou au moins perdrait en lui laissant des séquelles à vie. De son coté, Volanaro avait besoin de se battre régulièrement en duel pour montrer qu’il était toujours le plus fort. Il se contenterait pas de gagner à tout prix. Une victoire à l’arrache ou sur une technique vicelarde, ça lui suffirait pas. Il chercherait le rapport de force, la coupe directe et la victoire écrasante. Dans ces conditions, Wulk avait toute ses chance.

La cape du rouge tomba au sol pour révéler la musculature la plus démentielle que j’ai jamais vu. Il portait une épée à la ceinture, assez longue pour que le fourreau traîne au sol et contrarie légèrement, très légèrement ses mouvements. Pas de bouclier, il gardait ses deux bras libres pour tenir une lance. Fumier, il avait compris le jeu du hérisson et comptait sur une portée plus longue pour empêcher Wulk de lui taillader les bras. Je crois bien qu’il a fait la gueule en voyant Wulk arriver un fouet à la main, mais ça se voyait pas trop.

« Toi là, amuseur de foule. Fais donc les présentations et énonce les règles. »

Faute de scribes on mange des bardes, j’avais prévu le coup. Habituellement, les brutes qui tournent autour des duels considèrent la présentation comme un moment chiant à passer, mais j’allais me débrouiller pour gagner leur attention. Je me place au milieu de l’arène, fier comme un paon et j’impose le silence à la foule en balançant à pleine voix :

« Damoiselles et damoiseaux
Jouvencelles et jouvenceau
Chasse-pucelles et vide-tonneaux
Cervelles de vulo ! »

Mi contrariés mi amusés, les soudards se tournent vers moi en attente de la suite ; Ces gens là se contentent de peu à condition d’en rire.


« A tout saigneur tout honneur, préséance à l’agresseur.
Il s’appelle Volanaro
Et vient courtiser la fortune
Puissant guerrier marchant fiérot
Jetant au vent ses boucles brunes
S’il était mon ami Pierrot
Je lui prêterais bien ma plume
Mais ce n’est que Volanaro
Qui va s’en bouffer plein la lune ! »

Je sais pas à quoi le gros s’attendait de ma part, mais sûrement pas à ça. En l’insultant devant ses hommes, je l’avais au moins en partie déconcentré et je notais avec plaisir un changement de couleur brutal sur sa sale gueule. Il était bientôt mûr.

« De l’autre coté, messieurs, applaudissez le bien fort
Le premier lieutenant de la morts
Plus scintillant qu’une épée d’or
Plus dangereux que l’eau qui dort
Le cador des cadors
Mon frère
Mon pote
Mon garde du corps
Wulkor ! »

J’énonce les règles et les enjeux sur le même ton, j’amuse la galerie, j’envoie encore une ou deux piques à Vol et, comble de réussite, je vois même ses deux frère applaudir du bout des doigts.
« Pas mal joué, bouffon. » qu’il marmonne, le gros. « Quand ce sera fini, n’espère pas une mort rapide comme les autres. Je commencerais par t’arracher cette fichue langue dont tu es si fier, puis les oreilles, les yeux, les doigts, les génitoires et la tête
_Alouette ! »
C’était peut être mon dernier spectacle, il fallait le gratiner.

Il s’avance au milieu du cercle en braillant : « Honneur, et acier »
« C’est ça, ramène ta science », lui répond le petit frère.

A peine le coup d’envoie donné que Volanaro fonce droit sur Wulk, plus pour passer ses nerfs que pour attaquer vraiment. Il utilise sa lance comme une sorte d’épée géante qui abat verticalement. Bien entendu, une attaque aussi absurde ne rencontre que le vide et manque de peu bousiller la pointe de la lance contre le sol. En guise de punition, le fouet de wulk claque droit sur la fesse gauche et le petit frère se remet en place d’un bond en arrière. Vol est énervé comme jamais, mais reprend le contrôle de lui même et adopte une garde un peu plus logique.
Les deux coups de fouet suivants ne touchent que le bois de la lance. Wulk roule et voltige dans tous les sens pour échapper à la pointe en faisant bien attention de ne pas se laisser coincer derrière la foule. Il change de tactique et s’amuse à faire claquer le fouet dans l’air, aussi bruyamment et aussi près des oreilles de son ennemi que possible avec un sourire narquois chaque fois qu’il arrive à le faire sursauter. L’autre est tellement furax qu’on dirait que son crâne va exploser. Il recommence à faire des geste plus maladroits, négligeant sa garde pour placer un coup décisif.
La sanction n’attend pas : une zébrure à l’épaule gauche, une autre au ventre. Il paraît à deux doigts de vouloir jeter la lance sur Wulk mais se retient : pas d’armes de jet, c’est lui qui a posé la règle. Au lieu de ça, il la balance simplement par terre et, dans le même temps, bondit droit en avant. Trois mètres en détente sèche. C’était pas des conneries, un guerrier bien entraîné pouvait vraiment faire ça. J’ai stressé pour Wulk en croyant que l’autre l’avait choppé mais non, il a réussi à rouler sur lui même vers l’avant à la dernière seconde, lâchant son fouet maintenant inutile dans la manœuvre. Il se relève d’un bond, le dagues à la main et Vol se retourne vers lui l’épée au clair.
On est passé à la deuxième partie du combat, trop tôt par rapport à ce que Wulk avait prévu. Son adversaire est hors de lui, mais pas encore assez fatigué. La preuve, il frappe de taille, à l’horizontale et manque sa cible d’un cheveu. Wulk se baisse à la dernière seconde, assez rapide pour esquiver mais pas pour contrer comme il en a l’habitude, un coup pour rien des deux cotés. Volanaro a systématiquement l’offensive et enchaîne des tailles tout azimuts sans perdre de temps à viser un organe précis. Il veut juste couper quelque chose pour blesser et ralentir Wulk avant de lui donner le coup de grâce, mais le petit frère tient le coup. Toujours pas une goutte de sang sur la lame du guerrier. Pas une goutte non plus sur les dagues mais ça, c’était prévu au programme. Après cinq minutes à ce régime là, Volanaro soufflait comme un bosc. Sa grande carcasse et sa grosse épée commençaient méchamment à lui peser. Wulk aussi soufflait fort maintenant… du chiqué ! Juste pour faire croire à l’autre con qu’il dégustait autant que lui alors qu’en réalité, il peut bien passer une demie heure à enchaîner des cabrioles avant d’être vraiment crevé. Pour tout arranger, le jour commençait à descendre.

Sans se démonter, Volanaro feint une énième estocade, appuie tout son poids sur son pied avant et tourne le buste pour une taille en revers. Wulk est surpris ! Il n’a pas le temps d’esquiver et lève une de ses dagues en parade. Comme prévu, le choc est assez violent pour le jeter au sol. Il se reçoit à quatre pattes, apparemment sonné. Le guerrier sourit de tout ses crocs et courre sur lui pour le clouer au sol. Il lève son épée au ciel pour donner un coup d’estoc de toute sa taille et de tout son poids, sacrifiant complètement sa garde.

Mortelle erreur.
Wulk se rétablit en un clin d’œil, prend appuie sur ses mains et sur un pied, et balance le deuxième dont la botte porte toujours à sa pointe un petit stylet d’acier droit sur le genoux du guerrier.
Bordel, ça doit faire mal. Le pauvre guerrier gueule tout ce qu’il sait, comme un Tarsk qu’on égorge. Trop furieux, trop impatient, trop sûr de lui, il a pas vu que le petit frère le menait en bateau depuis le début. Toute les attaques à la dague était fausses, destinées uniquement à fixer son attention pour qu’il oublie les stylets. Quand à la feinte à l’épée, il avait joué la surprise alors qu’il avait largement assez d’expérience pour voir venir un classique pareil. Il avait juste besoin de cette occasion, cette petite seconde d’inattention pendant laquelle le guerrier, se croyant déjà victorieux, se concentre sur un coup mortel et spectaculaire en négligeant la possibilité du contre.
Pour la vingt ou trentième fois depuis le début du combat, Wulk avait roulé sur lui même et s’était remis sur ses pieds. Il ramassait ses dagues au sol en prenant tout son temps. Il pouvait : la jambe de l’autre était foutue, il avait même posé son genoux blessé au sol. S’étant avancé juste assez pour rester hors de portée de l’épée, Wulk prend la parole et demande simplement : « La vie, ou la mort ? »
L’autre devait avoir compris qu’il ne pourrait plus jamais se battre avec sa patte folle. Ou alors, c’est la perte de son honneur qui l’a obligé à répondre :
« La mort »
Il avait tout juste fini d’articuler que Wulk exauçait sa dernière demande. Bondissant comme la foudre, la dague en avant, il lui sectionnait la jugulaire du mouvement le plus propre et le plus rapide dont il était capable.

C’était fini.
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Message  gabiebeaumont Mer 17 Juin - 17:26

Une très bonne description du combat, les phrases acidulés du bardes en début de combat mon fait bien rire aussi...
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