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Esclave-Née

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Message  Rohana Mer 12 Mar - 14:20

Avant mes 7 ans, je ne me rappelle rien. Aucun visage, pas une voix ni un parfum qui me revienne de ce qu'était mon enfance avant la cage. La cage par contre je m'en souviens. Comme si mon corps avait gardé imprimé en lui le fait de devoir se courber pour marcher, et l'ombre des barreaux sur ma peau. Je ne voyais presque jamais l'air libre, ni même le visage des mains qui me nourrissaient, me tendant une écuelle et un gobelet d'eau, deux fois par jour à heures fixes. Je savais parler, j'ignore comment, ne me rappelant pas avoir appris. Pourtant, personne ne me parlait ou presque en ce temps là, on ne m'aboyait qu'un ordre de temps en temps, comme celui de me tasser au fond de la cage jusqu'à sentir le fer dans mon dos, ou celui de tendre les poignets pour qu'on me les attache, les rares fois où l'on me sortait.
En général c'était pour passer entre les mains d'un Physicien... Je subissait des examens, on me tordait dans tous les sens, vérifiant tout de moi, de mon haleine au blanc de mes yeux jusqu'à la bonne santé de mes pieds ou de mes organes intimes. Parfois on m'injectait un produit brulant sous la peau, ou l'on me donnait à mâcher une boulette de concentré d'herbes amères, censées m'apporter les vitamines que mon régime de gruau salé ne comportait pas.
Nous étions assez nombreuses dans les cages, toutes des enfants, élevées comme du bétail jusqu'à atteindre l'âge suffisant pour débuter notre formation. Je me rappelle de longs couloirs, des dizaines de cages alignées, des visages furtifs derrière les barreaux, sans doute semblables au mien, de grands yeux dans des traits fins et minces, les cheveux courts, pour éviter la propagation d'épidémies de parasites.

On commença à me former à l'aube de mes huit ans, du moins est-ce l'évaluation que j'ai faite en me basant sur mes souvenirs. On me sortit de la cage et une femme revêche assez âgée me fit mettre à genoux, nue, sur un sol de pierre, avant de me tendre une brosse, en m'intimant l'ordre de frotter.

Je frottais le sol pendant plusieurs semaines, à genoux.



Kireseth


Dernière édition par Rohana le Mer 12 Mar - 19:14, édité 1 fois

Rohana
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Message  Rohana Mer 12 Mar - 15:04

Pendant les dix premiers jours mes genoux me firent souffrir, et enflèrent un peu, puis ils devinrent plus souples et la position me vint naturellement. Je gardais les yeux baissés au sol. Une fois, et une seule, j'avais osé lever les yeux en entendant des pas à coté de moi. La gifle m'avait projetée au sol, ma tempe heurtant le pavé, me faisant voir trente-six chandelles. On m'avait trainée dans ma cage où j'avais passé les trois jours suivants sans manger. Plus jamais je ne levais les yeux sans qu'on me le demande après cela.

On me revêtit assez vite d'une tunique informe en toile grossière, de couleur vaguement terreuse, serré au col par un cordon, à la taille par un autre.

Frotter le sol finit par devenir un jeu, quand on a rien d'autre à faire. Je jouais donc, avec l'esprit d'une gamine de 8 ans : je frottais d'abord les joints, puis la dalle elle même, puis je ne frottais qu'une dalle sur deux, revenant sur mon travail une fois une ligne entière achevée, comme d'autres jouent à la marelle, assez fière de mes petites facéties. Avec la pratique, je devins plus rapide, soigneuse et habile. Je sus vite nettoyer une pièce entière en un minimum de temps, sans quitter un seul instant ma position agenouillée, les genoux serrés, discrète et efficace. Et c'était, je l'appris plus tard, exactement ce qu'on attendais de moi.

Un jour, on me mit devant un baquet d'eau, et j'appris à faire la lessive.


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Message  Rohana Mer 12 Mar - 17:20

Je lavais d'abord des tuniques d'esclaves, un peu comme la mienne, apprenant à retirer les taches les plus diverses, comme du sang, du vin, diverses nourritures ou de la cire de bougies, sans abîmer le tissu. Plus tard, j'eus la charge de vêtements plus riches, et de soies délicates. A la lessive vinrent s'ajouter d'autres corvées, toutes effectuées à genoux : nettoyer les cheminées, nombreuses, de la demeure qui surplombait les caves où se trouvaient les cages, et y faire du feu, laver la vaisselle, éplucher des légumes. a mesure que je grandissais, on me confiait des tâches de plus en plus délicates, astiquer des bibelots, puis repriser des vêtements, et enfin, préparer des plats simples en cuisine

A 13 ans, j'étais une femme d'intérieur accomplie. Et pourtant... c'est à ce moment là que ma vie changea du tout au tout.

Un matin, après les corvées qui nous tenaient éveillées, deux ou trois autres esclaves et moi depuis l'aube, on nous fit entrer dans une grande cour vide, exception faite de poteaux où pendaient des chaînes, à hauteur d'esclave. On nous fit aligner, debout, avec un autre groupe de filles, et on nous intima l'ordre d'ôter nos tuniques qui nous furent prises.
Un homme arriva au bout de quelques instants, grand, vêtu d'une riche robe bleue, ornée de broderies d'or. Je l'avais déjà eue entre les mains cette robe, je l'avais lavée et même reprisée une fois, l'ourlet s'étant défait. La femme qui s'occupait de nous, et nous donnait des ordres l'appelait Maître, cet homme, et elle s'inclina devant lui, s'effaçant sur son passage avec une obséquiosité qu'on ne lui aurait jamais crue possible.
Il passa devant chacune d'entre nous, examinant ci et là un détail, une mèche de cheveux, une dentition, le galbe d'un mollet ou la courbure d'un bras, faisant tourner une fille sur elle même, levant le bras de l'autre. Il n'était visiblement pas Physicien, ce qui m'étonna. Mais il nous examinait avec autant de précision.
Arrivé devant moi il prit une boucle de mes cheveux courts entre ses doigts, puis passa sa main sur la ligne de ma hanche. Il prit ensuite mon menton dans sa main et me força à le regarder, ce qui me fit profondément rougir, de honte car je n'avais pas regardé quelqu'un dans les yeux depuis longtemps, et de peur aussi, car cela signifiait en général une sévère punition. L'ordre tomba, haut et clair : "A genoux!" et je glissais au sol, à l'instant même où il lâchait mon menton. Cela sembla lui convenir, il cessa de s'occuper de moi, pour passer à la suivante.

Ce jour là, on cessa de me couper les cheveux. Je fus dispensée de lessive, de cheminées et d'épluchage de suls, ou autres corvées, je le compris plus tard, qui abimeraient mes mains. Le matin, je travaillais, et l'après-midi, après un repas nettement plus substantiel que le gruau grisâtre auquel j'étais habituée avant, on me faisait m'agenouiller, en me posant sur la tête un panier remplit de boules colorées, ou bien une bassine d'eau. Je devais tenir dans cette position, pendant des heures, sans que les boules de roulent, ou que l'eau ne passe par dessus le rebord.
La femme revêche qui s'occupait avant de nous donner des ordres avait disparu, remplacée par une femme belle, aux longs cheveux blond pâle, au visage doux, vêtue d'une longue tunique chatoyante. Elle était l'image même de la douceur, et pourtant... La première fois que je penchais la tête et qu'une boule rouge roula du panier pour tomber par terre, sa badine siffla dans l'air et me frappa si vigoureusement que je criais de douleur et de surprise.

Elle s'appelait Tia et pendant 5 ans, me forma à ma nouvelle vocation : je serais esclave de plaisirs.


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Message  Rohana Mer 12 Mar - 17:58

Tia ne tolérait pas la moindre maladresse. Toutes les positions qu'elle m'enseigna et tous les mouvements que je fis en 5 années d'études, se devaient d'être parfaitement exécutés, sans quoi la badine venait cingler mes fesses ou mes cuisses et j'écopais de quelques heures de plus avec un baquet d'eau sur la tête.

J'appris à me tenir à genoux, de diverses manières, à me tenir debout, ou allongée dans plusieurs positions. J'appris à prendre toutes ces positions sur commande, rapidement, et de manière gracieuse, comme si cela m'était tout naturel. J'appris à marcher, à courir, différentes démarches me furent inculquées. Il n'est pas évident de marcher gracieusement avec les chevilles entravées, ou les poignets liés dans le dos quand on y est pas accoutumé.

Je devais faire des exercices fastidieux et douloureux pendant des heures, pour étirer mon corps et rendre mes muscles souples et fins. Et tout cela ne fut que préparatoire à l'enseignement qui suivit l'année de mes 14 ans, où je commençais à danser et à jouer du tambourin. La formation de l'esclave de plaisirs comporte des nombreux arts, la danse bien entendu, art roi, mais aussi la musique, et le chant. J'appris par coeur de nombreuses balades, puis des contes, et des sagas entières qui parlaient de gens, de lieux et de coutumes qui m'étaient inconnus. Je devais les restituer avec le ton de voix approprié et la diction exacte qu'on m'avait apprise.

Mes cheveux poussant assez vite, on m'enseigna comment en prendre soin, les démêler, les laver, les rendre brillants, et les coiffer, en flamme d'esclave tout d'abord, une coiffure vaporeuse, qui entourait ma tête de boucles brillantes et mouvantes, puis en queue de cheval très sage, ou rejetés en arrière avec un Koora, un bandeau de cuir noir et serré sur le front.
Dans le même temps je devais prendre soin de mon corps : je devais toujours être propre, sentir bon, et mes ongles devaient être toujours soigneusement taillés et polis.

Comme je commençais à savoir bien danser, on me fit me produire devant le Maître, comme tout le monde le nommait. C'est à cette période là que je compris qu'il y avait des gens comme moi, des esclaves, qui servaient et travaillaient et que d'autres étaient libres, et qu'ils étaient les maîtres. C'est ainsi que j'appris la soumission, en dansant devant mon maître, cet homme en robe bleue, et devant celle qui était sans doute sa compagne, et que je ne vis jamais sans voiles.

Lorsque j'eus 17 ans, à peu près, je compris que ma formation touchait à sa fin. Tia me récompensait de plus en plus souvent, semblait plsu détendue en ma présence, commença à enseigner à deux autres jeunes filles, me laissant même parfois leur montrer moi-même comment se tenir, ou effectuer un mouvement. Un soir, elle me fit appeler, alors que je devais regagner ma cage pour la nuit. Je l'ignorais, mais plus jamais je ne mettrais les pieds dans cette cage, et sans doute que le soir même elle était déjà occupée par une nouvelle pensionnaire moins âgée que moi.

Tia me fit entrer dans une petite pièce, au plafond aussi bas que ma cage, mais qui était beaucoup plus grande. Elle rutilait et les murs semblaient briller de mille feux, m'éblouissant presque de l'éclat des nombreuses bougies qui l'éclairaient. Des tissus précieux aux motifs riches tapissaient les murs et des coussins de formes et de textures variées jonchaient les tapis moelleux au sol.
J'osais à peine poser les pieds par terre de peur d'abîmer quelque chose. Et là, Tia rit et me dit :

"C'est ici que tu dormiras désormais, esclave. Et c'est ici que tu passeras les trois prochaines semaines. Tu as ici de quoi te laver, t'occuper, tu seras nourrie richement. Profites-en, ce sera sans doute le plus merveilleux souvenir de toute ta vie."

Elle avait raison. Il me fallut deux ou trois jours pour me sentir à l'aise, mais une fois que j'eus compris que personne ne viendrait me punir d'user de toutes les belles choses qu'il y avait ici, je me détendis et en profitais : la nourriture atteignait des sommets de gastronomie, j'étais entourée d'odeurs et de sons doux procurés par des clochettes et des mobiles qui tintaient doucement au vent du soir, j'étais seule au monde et pourtant jamais je ne m'étais sentie aussi bien. Je restais trois semaines dans la solitude la plus complète, excepté lorsque Tia venait me voir, à des heures parfois incongrues, pour me raconter une petite histoire, m'apporter un fruit inconnu, me faire rire avec une anecdote, ou encore me faire sentir un nouveau parfum. Elle encourageait sans que je le sache mon corps à réagir à toutes ces nouveautés, à s'ouvrir au plaisir des sens qu'il avait ignoré jusqu'à lors.

Une nuit je fus réveillée par le doux chatouillis de plumes sur mon corps nu. Tia me caressait doucement d'un bouquet vaporeux, me faisant d'abord grogner de sommeil, puis rire. Elle me provoqua, je me jetais sur elle, et nous roulâmes dans les coussins. Cette nuit là, je quittais l'enfance, et appris l'extase des mains de ma maîtresse.


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Message  Rohana Mer 12 Mar - 18:55

Ces trois semaines passèrent comme l'éclair. Un matin Tia me fit sortir, et le monde me parut moins brillant et moins beau soudain, par contraste avec ce lieux de tous les délices. Elle était habillée, de pied en cap, comme un homme, et portait une épée de bois au coté, ce qui me fit rire. Elle se fâcha, me fouettant légèrement de sa badine, ce qui me fit taire instantanément, plus par humiliation que de douleur.

Elle me conduisit aux bains et je compris le pourquoi de son accoutrement étrange. J'appris à la déshabiller, à poser ses armes proches de sa main à tous moments, elle me montra comment laver un corps, et comment profiter du bain pour éveiller son désir. Je pris vite goût à ces leçons, qui prolongeaient les doux moments passés dans la cage.

J'appris à soigner un corps d'homme ou de femme libre comme je soignais le mien, et j'appris à masser, et à détendre des muscles engourdis. On m'enseigna les bases des soins médicaux aussi, par la même occasion.

Les leçons portaient sur tous les services qu'une esclave dispense à son maître. Je savais déjà servir, je dûs apprendre à le faire en me montrant sous mon meilleur jour. J'aimais Tia, plus que comme une amie, et je voulais lui plaire, je déployais donc des trésors de sensualité et de douceur pour qu'elle me récompense d'une flatterie, d'une caresse, d'un baiser.

Puis vint le jour où Tia ne vint pas me chercher pour ma leçon habituelle. Je dormis longtemps, plus longtemps que de coutume, ne la voyant pas venir, puis m'inquiétais, sans toutefois sortir de mon étroit dortoir, sachant que cela me ferait punir. Deux femmes vinrent enfin me chercher, pour me conduire dans une petite pièce où je mangeais un repas qu'elles me servirent, avant de me mener aux bains. Je n'en avais pas l'habitude, mais on me lava, me massa, me farda, et m'habilla d'une pièce de soie blanche, bordée de broderies dorées rutilantes. J'avais beau demander ce qu'il se passait, ou questionner les femmes pour savoir où était Tia, elles ne me dirent pas un mot.

Enfin, la nuit tombant, on me fit venir devant le Maître, que je n'avais pas vu depuis près d'un an, excepté lors des rares cérémonies publiques auxquelles les esclaves participaient. Il me jaugea du regard, et m'intima de le servir. Je servis donc : une boisson, puis un repas, puis je chantais, et je jouais brièvement de la flûte. Il me demanda une histoire pour le faire rire, je m'exécutais, et il la trouva assez drôle. Il tapota ma joue et sembla très satisfait de moi.

"Tu es une bonne esclave", me dit-il, "Une bonne petite Kajira! Et à présent, danse, femme! La danse de la marque!"

Je n'étais pas marquée, mais j'avais appris cette danse bien sûr, comme toutes les autres qu'une esclave se doit de savoir. J'avais supposé que la marque n'était pas la coutume de mon maître, bien que Tia en porte une, un Kef délicat sur l'intérieur de sa cuisse gauche. Mais je dansais la danse de la marque comme si j'avais été marquée, jouant de la palette d'émotions que l'esclave traverse le jour crucial qui la définit à jamais comme un objet et non plus comme une personne.

Mon maître aima ma danse! J'en étais toute surprise : il était véritablement ravi. Il rit, puis frappa son poing dans sa main ouverte, avant de se lever, en répétant : "Parfaite! Très jolie!". Il m'intima l'ordre de le suivre et nous entrâmes dans une grande pièce, où étaient d'un coté assis la femme voilée qui était sans doute sa compagne, et quelques hommes, accompagnés ou non de leurs esclaves. De l'autre coté sur une sorte d'estrade, fumait un brasero dont un kajiru s'occupait, farfouillant dedans à l'aide d'une sorte de tige de métal au manche de bois. Un poteau était planté au milieu de l'estrade, de la taille d'un homme, un peu plus grand. C'est là que mon maître m'entraina.

Le kajiru me souleva et avant que je réalise ce qui m'arrivait, je me trouvais les poignets entravés aux menottes qui pendaient en haut du poteau. Mes jambes furent immobilisées de la même façon, puis la taille fut ceinturée fermement. Je n'osais pas me débattre, trop habituée à me laisser faire, mais je tremblais comme une feuille, sachant déjà en mon for intérieur ce qui allait se passer. Et lorsque ma jambe gauche fut cerclée par deux fois au bois du poteau, je n'eus plus de doutes... Je commençais à pleurer, suppliant mon maître qui regardait toute l'opération et la surveillait, de ne pas me faire de mal. Il sourit et ne répondit rien, mais se dirigea vers le brasero, pour en retirer la tige de métal, que je savais à présent être un fer chauffé au rouge.

Je fus marquée dans les applaudissements de la famille et des amis de mon maître. Je ne le savais pas encore mais j'étais une esclave un peu particulière, un produit de luxe, comme il n'en vendait que rarement, et mon marquage était une fête, car il précédait de peu ma vente, et donc une sans doute substantielle rentrée d'argent. Il imprima au fer rouge la marque qu'il avait choisie pour s'harmoniser au mieux avec ma personnalité et mon physique, une Dina, une fleur aux pétales ouverts sur une tige délicate.

Je ne sus cela que plus tard, lorsque je me risquais à regarder la marque brulante sur ma cuisse pour la première fois. Mais dans l'instant, je sentis juste l'atroce chaleur, la brulure intense et l'horrible bruit de grésillement de ma peau sous le fer, avant que l'odeur de chair brulée ne me monte aux narines. Quelqu'un hurlait, et je ne réalisais que quelques instants plus tard que cette voix de bête blessée était la mienne.

Je hurlais longtemps, du moins à ce qu'il me sembla. Puis je pleurais, et je gémis, les yeux fermés, toute à ma douleur qui fusait dans tout mon corps depuis ma cuisse. Mon maitre avait depuis longtemps quitté la pièce avec ses hôtes et festoyait, le spectacle était fini.

On vint me détacher au petit jour, pour me fourrer dans une cage, où j'attendis dans le noir la suite des évènements.


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Message  Rohana Jeu 13 Mar - 0:40

La Curuléenne est la plus grande salle de vente de Gor. Elle est située au bout de la rue des Marques, à Ar, radieuse Cité de Marlenus, qui se proclama lui-même Ubar des Ubars.

Par tradition, toutes les esclaves de la Curuléenne sont exposées nues dans des cages prévues à cet usage, permettant qu'on les observe sous toutes les coutures, avant d'être vendues aux enchères. Je passais 6 jours dans une cage, en pleine lumière, sans fards, sans artifices d'aucune sorte. Le soleil me brulait les yeux et jamais je n'avais vu une telle foule. Les premières heures je crus à une punition, puis je compris, en écoutant les femmes des cages voisines parler entre elles.

L'idée d'être vendue ne m'avait jamais vraiment frappée... Et pourtant, je savais ce que j'étais. Un bien négociable. C'est dans cette cage, à la veille d'être vendue que je sus ce que cela impliquait réellement. Je pleurais, jusqu'à ce qu'un des employés de la salle de vente ne vienne me titiller de son aiguillon à tarn au travers des barreaux. Je n'avais jamais ressenti la douleur de cette décharge électrique auparavant. J'appris très vite à l'éviter. Je cessais de pleurer.

En dehors des heures d'exposition, les esclaves qui vont être vendues ne chôment pas. On les examine, on teste la moindre de leurs capacités. Puis on les habille de différentes manières, jusqu'à trouver une tenue qui convienne au difficile commissaire priseur, et on leur inculque une véritable chorégraphie, en vue de faire de la vente un spectacle autant qu'une bonne affaire.

Traditionnellement, les vierges sont vêtues de blanc pour leur vente. Il en fut ainsi pour moi aussi. Je portais une tenue de soie blanche comme en portent les femmes libres, une robe longue, de plusieurs couches superposées, et j'étais même voilée, d'un voile léger et translucide. Lorsque ce serait mon tour de monter sur l'estrade, je devais me mettre à courir, pour la traverser de part en part. De l'autre coté, un employé vêtu comme un garde me retiendrait, et me mènerait, les poignets liés au commissaire priseur.

Tout se déroula comme prévu, les ventes de la Curuléenne sont des spectacles bien rodés. Le commissaire priseur de demanda mon nom, je restais muette. Il ôta mon voile, mimant le déshonneur infligé à la femme libre, puis son assistant retira le moindre de mes vêtements, couche après couche, pendant que le commissaire priseur vantait mes charmes qu'on exposait tour à tour. Arrivé au dernier vêtement, il s'avéra qu'il s'agissait non pas d'une robe de dessous longue comme en portent les femmes libres mais une tunique d'esclave toute simple, fendue jusqu'à mon ventre, cachant à peine mes seins, et très courte sur mes cuisses. Le public sembla apprécier. On me fit mettre à genoux, dans la position de soumission, les mais tendues, poignets joints, au dessus de ma tête baissée. Je gardais la pose jusqu'à ce que le commissaire priseur passe autour de mes mains les bracelets d'esclaves, les refermant d'un coup sec. D'un coup de sa badine il me fit me redresser, me cambrer et ouvrir mes cuisses, et c'est ainsi que je fus vendue.

Mon prix atteignit 15 pièces d'or au tarn. J'ignorais qui m'avait acquise, alors que je descendais de l'estrade, aveuglée par les lumières. Je ne le sus que 3 jours plus tard, lorsqu'on vint me chercher dans les cages de la salle des ventes.


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Message  Chaya Jeu 13 Mar - 11:19

La suiiiiiiiiiiiiiiiiiiite !!!
Bon entre toi et Payne, va faloir sortir un receuil de BG hein...
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Message  Rohana Jeu 13 Mar - 12:09

Je voyageais dans une colonne de 15 esclaves : des femmes bien sûr, mais aussi 4 hommes. Nous étions tous vêtus de la même tunique bleue, rapiécée, qui allait jusqu'à nos genoux, nouée sur les épaules et serrée à la taille par une simple corde. Jamais je n'avais marché autant, plusieurs ahns par jour, pendant 5 jours. Le silence était de mise : certaines tentèrent de chuchoter, ou de demander à nos gardes, visiblement des hommes de main payés à la journée, qui nous avait acquis. Elles furent vertement réprimandées, l'une d'elles fut battue. Après cela, plus personne ne parla. de toute façon, la fatigue se fit vite sentir : on ne peut pas à la fois parler et marcher au rythme des tharlarions que montaient nos maîtres.

La maison apparut en fin de matinée le 5ème jour au détour d'une colline verdoyante de champs de Sa-Tarna en herbe. C'était une grande villa luxueuse, qui trônait au milieu d'un bosquet d'arbres ombragé, une rivière coulait au pied, on pouvait distinguer un moulin, des dépendances, nombreuses et étendues.

Les hommes furent séparés de la colonne dès l'entrée du domaine, et dirigés visiblement vers les métairies toutes proches : ils allaient sans aucun doute travailler aux champs. Nous continuâmes vers la maison, que nous atteignîmes 3 heures plus tard. On nous fit mettre en ligne dans la cour principale et la chaine qui nous liait, de collier en collier et de menottes en menottes, nous fut retirée.

Une femme couverte de la tête aux pieds d'étoffes chatoyantes et colorées, roses, et oranges, richement brodées, arriva de l'habitation principale, suivie par deux esclaves en livrée de maison, une tunique sobre, qui allait jusqu'à leurs chevilles, bleue, bordée de noir et argent au bas. Elle passa devant chacune et visiblement lui parla, puisque chaque esclave sembla lui répondre. Ce ne fut que lorsqu'elle arriva à hauteur de ma voisine que je compris qu'elle vérifiait son identité à l'aide d'une liste écrite sur un parchemin qu'elle tenait à la main, et s'enquérait des capacités exactes de chacune. Ma voisine confirma ce que disait la note du marchand : elle était bonne cuisinière, la femme lui intima de se rendre sans attendre aux cuisines et de se mettre aux ordres d'une certaine Margat.

Arrivée devant moi, je crus l'entendre grogner. Elle me demanda mon nom, sèche et dure. Je dû lui répondre à ma plus grande honte que je n'en avais pas. Le marchand et éleveur chez qui j'avais été formée ne nommait pas les biens qu'il destinait à la vente, se contentant de nous désigner par une particularité physique, ou par notre marque si nous en avions une. J'avais longtemps été désignée par : "la rousse". La femme lâcha une imprécation, me traitant de bouche inutile. Elle demanda ensuite :

"Tu es une esclave de plaisirs? Que sais tu faire à part aguicher les mâles, fille? Sais-tu au moins te rendre utile dans une maison?"
"Oui maîtresse, je sais m'occuper du linge et de l'entretien, je sais un peu cuisiner."
"Bien, dans ce cas tu iras en cuisine, Margat saura bien te trouver du travail."

Elle se détourna de moi et s'apprêta à entrer dans la maison, mais son mouvement fut interrompu par le cri glacial d'un tarn tout proche. Un bruissement d'ailes nous fit nous crisper sur place sans bouger : les tarns font peur, en particulier aux femmes, qui les voient plus comme des armes destinées à les renverser et les capturer que comme des moyens de transport. La bête nous survola, son ombre nous frôlant, puis vira de bord pour se poser sur une aire à l'écart de la cour. On vit une haute silhouette sauter au bas de l'oiseau, confiant les rênes à un esclave accouru pour l'aider. L'homme vint vers nous d'une démarcha assurée, puissante et fière, et instinctivement je sus que c'était là le maître de maison, mon nouveau Maître.


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Message  Rohana Jeu 13 Mar - 12:53

Il rugit d'une voix forte et joviale :
"Ahaaaaaaa! Le paquet est arrivé! Où donc est ma petite commande spéciale? Ma Dina! On m'a promis une jolie Dina!"

La femme pointa le doigt vers moi et l'homme se campa à coté d'elle, et prit mon menton dans sa main rugueuse pour soulever mon visage. Je lui arrivais à peine à hauteur du torse, tant il était grand. Et il était si large que je pouvait me cacher toute entière dans son ombre, et sans doute une autre femme avec moi. Il rit et relâcha mon visage avec un claquement de langue :

"Très jolie! Déshabille toi femme! Que je te voie!"

De mes mains menottées je détachais du mieux possible le noeud de la tunique à mon épaule droite, mais visiblement cela n'allait pas assez vite pour lui. D'un geste il agrippa le col baillant de ma tunique, tira un coup sec et me dénuda. Puis il prit mes poignets et me fit tourner sur moi-même. Enfin vint l'ordre sec : "Position!" et je tombais à genoux, les poignets sur mes cuisses fermées car j'appréhendais le regard dur et froid de la femme qui se tenait toujours là et me scrutait, dédaigneuse. Il ne se satisfit pas de ma pudeur, et son pied vint écarter mes genoux brutalement, et je me cambrais, dans la position de l'esclave de plaisirs. Il rit à nouveau et hocha la tête. D'un claquement de doigts, il réclama les clefs des menottes, qu'un des gardes lui donna et les lança à la femme qui se tenait à ses cotés et dont le regard me fixait, haineux à présent.

"Très jolie! Fais la habiller et qu'elle danse ce soir pour mes invités, femme!"

La femme voilée commença à protester que je devais travailler et me rendre utile, mais il l'arrêta d'un geste de la main. Elle s'inclina et donna un ordre sec à la petite blonde qui la suivait. Cette dernière s'approcha de moi et me toucha les mains, avant de détacher mes menottes qui glissèrent au sol dans un bruit métallique, et de me faire signe silencieusement de la suivre dans la maison.


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Message  Rohana Jeu 13 Mar - 20:07

J'étais seule à danser ce soir là, devant la famille et aussi les amis de mon nouveau Maître. Il avait échangé sa tunique courte de guerrier contre une robe d'intérieur longue, richement brodée et était allongé aux cotés de sa compagne sur des coussins moelleux, un peu en hauteur, présidant l'assemblée festive.

Après m'avoir nourrie et m'avoir donné à boire un vin terriblement amer, puis lavée et vêtue, coiffée et maquillée, on m'avait conduite dans le salon de réception, où je m'agenouillais sur le cercle de sable volcanique où je danserais. Je savais pertinemment quelle danse on attendait de moi, sans qu'il fut besoin de me le dire. Ce serait la danse de soumission, mais pour la première fois, je la danserais véritablement pour me soumettre à mon nouveau maître.
J'avais laissé les esclaves de la maisonnée me montrer de nombreuses tenues toutes plus belles les unes que les autres, des soies riches, vaporeuses, chatoyantes. Mais j'avais arrêté mon choix sur une tunique plus simple, longue, et un voile qui couvrirait partiellement mon visage. Je ne séduirais pas ce soir, je me soumettrais. Je devais me montrer humble et modeste, dans ma mise comme dans mes gestes.

J'attendis que la musique commence, et me levais, regardant fièrement mon maitre dans les yeux, le défiant presque. Je dansais comme font les femmes libres, doucement, avec des gestes mesurés, élégants. Puis je rougis, alors que mon voile tombait, montrant la gêne de la femme qui se sent observée et épiée. Mes mouvements trahissaient la honte, et l'angoisse de celle qui sait qu'elle est condamnée. Je m'enfuyais plus que je ne dansais, mais sans arrêt le cercle me ramenait vers lui. Puis je pleurais et suppliais, mes mains tendues vers lui, dans le désespoir le plus total. Mais rien ne pourrait empêcher le dénouement de la danse. D'un geste, je détachais ma tunique, si bien qu'elle sembla glisser d'elle même au sol, et ce fut nue que je dansais la prise de conscience de l'esclave, l'instant où elle réalise sa condition et celui où elle l'accepte enfin, car elle n'a aucun autre choix. Essoufflée, pantelante presque, je m'agenouillais dans le sable, les poignets tendus vers mon maitre au dessus de ma tête baissée, lui signifiant mon acceptation pleine et entière de son autorité sur moi.

"Je me soumets, Maître, totalement et pleinement à toi."

Il s'était levé et les bracelets claquèrent à mes poignets à l'instant où la musique cessait. Puis il me contourna, me forçant d'une main ferme à pencher ma tête vers l'avant. Puis je sentis le froid du métal sur mon cou, et le cliquetis sec de la serrure du collier, son collier. Et je sus que les mots que je venais de prononcer, je les pensais.

Il retourna vers les coussins, et avant de s'asseoir, frappa une fois de son poing sur son épaule, imité par les autres hommes de l'assemblée. C'était la première fois qu'un maître rendait de cette façon hommage à mon savoir faire, et je dus me retenir de pleurer d'émotion et de fierté.


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Message  Rohana Jeu 13 Mar - 20:45

Je fus dispensée de service cette nuit là, une dizaine d'esclaves virevoltant autour des convives avec des plateaux garnis de mets riches et de boissons. Nue et les poignets liés, je restais à genoux au pieds de mon maître et de sa compagne, une fois ou deux il me donna même un morceau de viande, et me fit goûter son vin de Ka-La-Na.

La soirée durait et les invités appréciaient visiblement l'hospitalité de leur hôte. C'était son anniversaire et j'étais en quelque sorte le cadeau qu'il s'était fait. L'assemblée se disloqua au tout petit jour, les invités titubant vers les chambres qu'on mettait à leur disposition. La compagne de mon maître s'était retirée deux ou trois heures auparavant, non sans me décocher un coup de son talon pointu dans le mollet en se levant. J'appris vite à me méfier d'elle et de ses petites attentions toutes personnelles. Elle était vicieuse comme un hith femelle et elle me haïssait car j'étais la kajira de plaisirs de son compagnon, qu'il lui avait imposée contre son accord.

En voyant mon maître se lever, je fus soulagée, je tombais de sommeil. Mais il ne sortit pas. Il attendit... Et soudain je réalisais que je devais le suivre, et je me levais, un peu angoissée. Je le suivais dans le dédale de pièces et de couloirs vers l'aile privée de la maison et vers sa chambre. De luxueuses fourrures couvraient le sol, et un lit bas, couvert de draps de soie rouge trônait sous un tableau de scène de chasse à la panthère. L'homme ôta seul sa robe, et la jeta dans un coin de la pièce, ne gardant sur lui qu'une tunique courte, rouge sang.

Je m'étais agenouillée sur le sol, devant l'entrée, ne sachant soudain plus trop quoi faire. Tia m'avait dit qu'un jour ce moment arriverait mais je réalisais à présent combien j'en avais peur. Mais j'eus de la chance. Mon Maître n'était pas du genre à me laisser le loisir de l'angoisse ou de la crainte. Il me fit signe d'approcher et m'enchaina au lit par les poignets, puis je dus m'allonger sur les fourrure, mes bras entravés par dessus ma tête. Je ne tremblais pas longtemps sous ses mains... Et lorsqu'il me déflora, je criais d'un plaisir que je n'avais jamais éprouvé auparavant.


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Message  Rohana Jeu 13 Mar - 22:05

Si je crus un seul instant être autre chose qu'une esclave au service de mon maître, les jours suivants m'en dissuadèrent. On me réveilla tôt et je dus aider à la cuisine comme toutes les autres : la maisonnée était pleine et préparer le repas mobilisait toutes les forces disponibles. Ensuite je pus me laver et me préparer, avant de servir les invités de mon maître, vêtue de la même livrée que les autres.

Le soir je devais le rejoindre dans sa chambre, et partager ses fourrures, mais en général je quittais la pièce avant même qu'il n'aille dormir et passais la nuit avec les esclaves de maison au kennel.
Quatre jours après mon arrivée, il alla chasser avec ses amis. La maison était en ébullition : en effet, la chasse signifiait que le repas du soir serait particulièrement copieux et riche en gibiers rares. C'était un jour de fête. Et en effet, la chasse fut bonne et les chasseurs accueillis par toutes la maisonnée, y compris les esclaves, avec des vivats et des acclamations de joie et de fierté. Un chasseur en particulier fut acclamé. Il avait tué un tarsk gigantesque, seul, d'un coup de lance magistral. Il serait sans aucun doute le roi de la fête et le maître de maison lui tapait sur l'épaule en le félicitant chaudement.

On fit la fête dehors, autour de grandes fosses où cuisaient les proies de la journée. Il y avait de la musique, et de nombreuses danseuses, appartenant à la maisonnée ou bien aux convives, dont une qui savait jongler avec des brandons enflammés. Je dansais pour le maître et ses amis les plus proches, dont le géant blond qui avait fait tant parler de lui par son habileté à la chasse et qu'on traitait comme un Ubar ce soir là. La fête fut belle, la nourriture si riche et copieuse que les esclaves en eurent largement leur part eux aussi. Pusi vint l'heure d'aller se coucher, et je m'apprêtais à suivre mon maître. Il me regarda, sourit et annonça à l'attention de son ami chasseur :

"Elle est à toi pour la nuit! Tu as mérité une récompense, Chasseur!"

Je ne réalisais pas immédiatement ce que ça signifiait, de sorte que mon maître dut me tancer, voyant que je ne suivais pas l'homme qui rejoignait sa chambre. En me retournant, les yeux pleins de larmes, humiliée, je vis mon maître entrainer vers ses appartements la jongleuse si spectaculaire et je compris que je n'étais rien de plus qu'une esclave, servant son bon vouloir.


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Message  Rohana Jeu 13 Mar - 23:31

Lorsque le chasseur me renvoya au kennel après m'avoir prise dans ses fourrures, je pleurais encore. Je ne dormis pas, et j'entamais la journée suivante les traits tirés et les yeux cernés.

J'étais en chargée de surveiller la cuisson d'un ragout lorsqu'un petite esclave vint me chercher. Le maître voulait me voir dans la cour. J'accourus aussi vite que possible et m'agenouillais à ses pieds. Il était avec son ami blond, et la jongleuse de la veille, qui se tenait près de lui à ses pieds. Je frémis en la voyant, de colère. Mais je me tus, attendant les ordres. Mais ce fut une question qui m'attendait.

"Qui es-tu, femme?"
"Ton esclave, Maître" répondis-je du tac au tac.
"Quels sont tes devoirs envers moi, esclave?"
"Obéir, servir et te plaire, Maître" Je ne savais pas trop où il voulait en venir, et commençais à éprouver une sourde angoisse.
"Et crois tu que cela me plaise que tu aies servi aussi mal mon ami, mon frère de sang, déshonorant ainsi mon hospitalité? Réponds femme!"
Je tremblais, en comprenant.
"Non... Maître...J'ai...servi...du mieux que..."
La gifle m'envoya valser à deux mètres de là et résonna dans mon oreille pendant plusieurs ihns, douloureusement.

Bien sûr que j'avais mal servi. Je le savais. J'avais été boudeuse, j'avais pleuré, je n'avais aucunement tenté de lui plaire ou de le séduire, et à aucun moment je n'avais éprouvé le plaisir de l'esclave à servir. J'avais eu le comportement d'une fille barbare, à peine éduquée, et non celui d'une esclave de plaisirs formée et dressée. J'avais humilié l'hôte de mon maître en lui faisant sentir qu'il n'était pas assez bien pour une vulgaire Kajira. Je pleurais, la douleur me vrillant le crâne, et en entendant les pas s'approcher, je repris ma position, tentant de paraitre moins ignorante, et plus digne de ma formation. Je fixais le sol, reniflant, et hésitais à prendre la parole pour m'excuser et implorer le pardon des maîtres, mais je n'en eu pas le temps. La voix me fit sursauter mais mon corps prit la position avant même que je ne réalise quel ordre m'avait été donné.

"Punition!"

Je m'aplatis sur mes genoux, la tête posée entre mes cuisses et les bras tendus devant moi, paumes au sol. A peine avais-je cessé de bouger que j'entendis le sifflement et que le fouet s'abattit sur mon dos exposé. Je hurlais, car jamais je n'avais connu le fouet, bien qu'ayant vu d'autres esclaves le subir. Mon cri fut interrompu par un second coup, qui me laissa suffocante, tant la douleur cuisante m'empêchait de respirer. Au troisième coup, je geignais comme une bête prise au piège, et au quatrième je perdis conscience.


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Message  Rohana Jeu 13 Mar - 23:46

Je m'éveillais en fin d'après midi au kennel, dans une des cages qui servent à punir les esclaves. On avait pansé mes plaies, mais je portais toujours ma tunique que le fouet avait entaillée autant que ma chair, et je trouvais devant moi un plateau, sur lequel étaient posés un verre d'eau et un bol de gruau grisâtre. Je mangeais, et attendis, bougeant le moins possible pour ne pas réveiller la douleur brulante des coups. On vint me chercher à la nuit tombée pour me conduire devant mon maître qui visiblement revenait d'un entrainement musclé. Son corps luisait de sueur, et par endroits de la poussière et du sable y avaient collé. Il jeta en me voyant son épée au sol et constata :

"A nouveau sur pieds? dans ce cas reprenons ton dressage, esclave."

Il m'intima l'ordre de le suivre, et nous traversâmes la propriété vers des dépendances que je n'avais jamais vues. Il s'agissait de baraquements larges, mais bas de plafond, et je vis en sortir un des esclaves mâles qui servaient pour les travaux les plus durs et pour s'occuper des bêtes domestiques. Il s'agissait sans doute de leurs dortoirs.

"C'est ici que tu dormiras fille, tant que tu n'auras pas compris à quoi tu sers."

Il me laissa sur la place devant les baraquements, et retourna vers la maison. Je regardais autour de moi et frissonnais. On ouvrit la porte du baraquement le plus proche, et un des hommes me dit d'entrer, ce que je fis. Il n'y avait que des mâles, comme je l'avais supposé. Celui qui m'avait faite entrer me poussa au milieu, où brulait un feu de camp, et je les entendis rire. Alors seulement je compris... Je fermais les yeux et tombais à genoux.


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Message  Rohana Ven 14 Mar - 0:24

Le lendemain je ne fus pas dispensée de service, ni de corvées. Je me montrais tout particulièrement appliquée, souriant du mieux que je pouvais, et le soir, lors du dîner, je m'efforçais de reconquérir non pas les faveurs de mon maître mais bien celles de son ami le chasseur. Je dansais pour lui, et lui servis son paga en tenant la coupe entre mes seins, avant de l'embrasser langoureusement, je lui tendis les meilleurs morceaux de viande entre mes lèvres, les mains jointes dans mon dos. J'usais de tous les artifices que je connaissais pour lui donner envie de me garder pour la nuit. Il me regarda faire avec un sourire, puis avec les yeux brillants et je sus que je remportais la partie. Un coup d'oeil à mon maître me confirma que j'avais fait ce qu'il attendait de moi, alors qu'il hochait la tête et m'ordonnait du geste de suivre le maitre blond dans sa chambre. Cette nuit là je fus si heureuse d'échapper aux kajiri que je pris des initiatives que jamais je ne me serais cru capable de prendre, et en éprouvais un plaisir intense. Et le maitre blond me garda près de lui pour dormir, et même lors du repas de midi la journée suivante.

Il quitta la villa le jour même avec le reste des invités et je fus triste de le voir partir, craignant que son départ ne signifie que je devais à nouveau passer la nuit dans les baraquements. Mais mon maître me fit mander pour le masser, puis pour le divertir pendant le repas du soir, puis finalement me garda avec lui pour la nuit. Je compris que j'avais fait exactement ce qu'il attendait de moi et que ma punition était levée.

Mon maître me prêta souvent à ses amis de passage, il avait un sens aigu de l'hospitalité. Lorsqu'il se déplaçait pour rendre visite à ses connaissances, parfois il m'emmenait et je servais aux cotés des esclaves de la maison qui l'accueillait, avant de partager les fourrures de l'hôte. Echanger ses esclaves avec ses hôtes et amis est une coutume répandue, et considérée comme tout particulièrement conviviale. Il va sans dire que je ne rechignais plus jamais à servir un autre maître comme s'il s'agissait du mien. Et plus jamais je ne passais la nuit chez les kajiri.

Un matin d'été, quelques mois plus tard, mon maître déjeunait dans le solarium, une pièce exposée plein sud, où poussaient de nombreuses plantes rares et nécessitant plus de chaleur et de lumière que les plantes autochtones. Je jouais de la flûte pour agrémenter le repas, lorsqu'un parfum particulièrement fort me fit éternuer.

Mon maître rit en me voyant me frotter le nez et lorsque j'expliquais ma gêne. Il me montra la plante qui poussait derrière moi dans un pot d'argile peinte. Il s'agissait d'un bouquet fleuri, une touffe de clochettes bleu foncé et brillant, ouvertes en coroles en forme d'étoile. Un pollen doré, épais, parsemait les bords et le centre de la fleur, et dégageait un parfum piquant, et suave à la fois, qui me chatouillait le nez et me montait à la tête.

"C'est une plante des montagnes des Sardars, que j'ai ramenée il y a longtemps de mon pèlerinage. Elle ne fleurit que rarement, pendant les jours les plus chauds et au grand soleil. Je suis assez fier d'avoir réussi à acclimater ce plant ici. On la nomme kireseth et son pollen est réputé pour avoir des vertus aphrodisiaques."

Il m'observa avec un demi-sourire, et me fit signe de m'approcher, avant de m'embrasser fougueusement. Alors que je lui rendais son baiser avec ferveur, il fronça les sourcils et me fit mettre à genoux. Je frémis, craignant de lui avoir déplu sans savoir pourquoi, mais il se contenta de me regarder longuement. Enfin, il parla :

"Tu n'as toujours pas de nom, femme. Sans doute est-il temps de t'en donner un. Tu seras donc Kireseth."

Je mis un petit moment à comprendre quel honneur il me faisait, et fondis en larmes de joie, embrassant ses pieds de gratitude. J'avais un nom et il était le plus beau nom d'esclave de tout Gor à mes yeux.


Kireseth

(ndlr : un grand merci posthume à Marion Zimmer Bradley et à sa "Romance de Ténébreuse", inépuisable source d'inspiration, y compris pour mes pseudos successifs sur internet, et pardon aux puristes pour ce parasitage végétal de l'univers goréen)

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Message  Chaya Ven 14 Mar - 3:11

/me applaudit
no comment
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Message  saphir Ven 14 Mar - 10:50

tu veux pas écrire l"'histoire de saphir ? Embarassed
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Message  Rohana Ven 14 Mar - 21:08

La seule ombre dans ma vie pendant 15 ans, ce fut la compagne de mon maître. Lorsqu'il était là, elle évitait tout contact avec moi. Mais il lui arrivait souvent de partir pour des plus longues périodes, en campagne le plus souvent. Elle profitait de ces périodes pour se venger de ses kajirae, en les soumettant à des travaux pénibles et minutieux, comme repriser une voilette en dentelle fine qu'elle avait découpée visiblement elle même, ou à des tâches impossibles, comme en réclamant à manger des baies de larma alors que la saison était passée. L'échec signifiait une punition qu'elle prenait un malin plaisir à administrer elle-même : elle évitait le fouet, qui marquait trop, mais jouait à merveille de la badine et de l'aiguillon à tarns. La majorité des esclaves ménagères la soutenaient, allant lui dénoncer la moindre petite faute d'une des kajirae de plaisirs, et n'hésitant pas à leur tendre des pièges pour les forcer à commettre des erreurs, voire à en inventer.

Ahté, la belle jongleuse, et moi faisions notre possible pour l'éviter. La meilleure solution était encore de nous mettre au service de l'intendant. Il eut l'idée de louer nos services comme formatrices aux amis de notre maitre, ce qui nous permit souvent d'échapper à l'ambiance pesante et frustrée de la maisonnée en son absence.

Et puis il prit du galon et eut la permission d'emmener une de ses esclaves lors de ses déplacements pour l'armée, et les manoeuvres. J'appréciais tout particulièrement ces voyages, bien que quelques fois nous nous retrouvâmes pris dans des escarmouches. J'appris à soigner les blessés, en observant le physicien du camp, et surtout je vécus avec les hommes de mon maître la camaraderie et l'entraide qui les aidait à survivre et à supporter leur vie de soldat. Je finis par connaître chacun d'eux par son nom et je pleurais souvent lorsqu'un d'entre eux ne rentrait pas d'un champ de bataille. Et je faisais mon possible pour alléger la peine et la douleur des survivants, pour remonter leur moral. Bien entendu je dansais, et parfois mon maitre me prêtait à l'un d'entre eux. Mais ils appréciaient souvent plus encore un bon petit plat qui changeait de l'ordinaire du soldat, ou bien que je leur ramène leur linge propre et repassé. Toutes ces petites attentions qui leurs manquaient de chez eux.

Je ne partais avec lui qu'une fois sur deux environ. Ahté partait avec lui le reste du temps. Elle était devenue une véritable amie au fil du temps, nos capacités et nos talents se complétant parfaitement pour contenter notre maître. Nous riions souvent de notre rivalité des débuts, et des tours stupides que nous nous étions joués par jalousie avant de tomber dans les bras l'une de l'autre et de nous appeler "soeur".

Je trépignais quand elle partait avec le maître, et je les attendais avec impatience, lui bien sûr, mais elle aussi. En plaisantant il disait parfois que nous nous aimions plus que nous ne l'aimions lui, et notre grand jeu était de nier avec force, tout en minaudant à qui mieux mieux.

Et un jour que je les attendais, ils ne rentrèrent pas. Personne ne s'affola, pas le premier jour. Le second, la maisonnée entière resta dans l'expectative, le soir venant l'angoisse survint. Au petit jour tout le monde sembla respirer en voyant au loin approcher la petite troupe, mais le hurlement d'une petite esclave qui allait à leur rencontre leur porter de l'eau provoqua un raz de marée sur la villa.


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Message  Rohana Ven 14 Mar - 22:43

Le corps de mon maître fut brûlé au soir, et nous assistâmes tous à la crémation, libres ou esclaves, le coeur serré. Je retenais mes larmes, car la veuve n'attendait que cela pour déchainer sa fureur contre les esclaves favoris de son compagnon décédé. Elle s'était déjà fermement opposée à la dernière volonté du maitre, qui souhaita avant de rendre son dernier souffle que le corps d'Ahté fut brulé avec le sien. Car mon amie avait trouvé la mort en se jetant devant lui, tentant en vain de le protéger de la lance qui les avait tous deux transpercés. Elle était morte sur le coup, il avait agonisé pendant une journée entière avant de rendre son âme aux prêtres rois. Il voulait lui rendre cet hommage dans la mort, s'ils avaient vécus l'un et l'autre peut-être l'aurait-il affranchi pour lui avoir sauvé la vie mais les histoires de guerriers ont rarement une fin heureuse. Et sa compagne avait fait jeter le corps de sa fidèle esclave aux tarns.

Toute la journée du lendemain les amis et connaissances du mort défilèrent, à la fois pour présenter leurs condoléances à la maîtresse, et pour se repaitre du malheur d'autrui comme c'est souvent le cas. Au milieu de ces gens il y avait un jeune couple de marchands, une femme ronde de plusieurs lunaisons déjà et son époux, un petit homme maigre au regard fuyant. La femme était une amie d'enfance de la veuve, et elle passa quelques temps à la consoler, ou tout du moins à faire croire qu'il en était besoin, car je doutais que la maîtresse eut une seule larme pour son compagnon. En guise de remerciement, ma maitresse lui céda quelques robes du défunt pour son époux et sa kajira de plaisir survivante. On m'ôta mon collier, et mes soies, pour me laisser nue, et c'est ainsi que je suivis mes nouveaux maîtres dans leur petite demeure des faubourgs d'Ar.


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Message  Rohana Ven 14 Mar - 23:35

Des cris de bête sauvage nous accueillirent et une sorte de boule boueuse nous fonça dans les jambes, pour s'agripper aux jupes de ma nouvelle maitresse. Elle tapota la chose d'un air ravi, et lorsqu'une esclave visiblement épuisée arriva à la suite, lui hurla dessus qu'elle était une fille irresponsable et bonne à rien. Elle prit ce qui était visiblement son fils dans les bras et le cajola comme un trésor précieux, flanquant un coup de pied à la fille effondrée au sol. Elle me fit signe de la suivre.

Jamais je n'avais eu à m'occuper d'enfants. On ne me laissa pas le loisir d'apprendre en douceur à les connaitre et jamais je ne connus d'apprentissage plus difficile. Mais il faut dire que le petit maître avait tout d'un sleen vicieux et enragé, sauf la taille. Le laver devint le cauchemar de mes journées, le nourrir une épreuve de force. Mais le pire était que ma nouvelle maitresse considérait que j'étais simplement bonne à consacrer aux taches ménagères et au soin des enfants. Lorsque le premier soir je pris sur moi de servir une boisson à mon nouveau maître, elle me chassa à coups de serviette de table, m'intimant l'ordre de laver la vaisselle. Je compris que je n'étais pas censée servir le plaisir de mon maitre. et je compris aussi que de maitre il n'avait que le nom. Dans cette maison c'était sa compagne qui commandait. Mes moindres tentatives pour paraitre séduisante furent réprimées : on me coupa les cheveux, me vêtit d'une tunique longue et informe, toute la journée le fils chéri de la maison se cramponnait à mes jambes en hurlant, et la nuit je dormais dans les quartiers des enfants. Il fut rejoint bientôt par une petite soeur, puis une autre, puis un autre fils. Et mon calvaire semblait ne pas vouloir prendre fin.


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Message  branded Mer 30 Avr - 16:17

jolie page, merci.

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Message  Rohana Mar 1 Juil - 18:54

La délivrance vint un jour que nous étions (encore) en voyage. On aurait pu penser que partir des quartiers populaires d'Ar me serait une diversion agréable, mais si l'on considère le fait que ma maîtresse et ses infâmes rejetons voyageaient tous dans une carriole surchauffée, sempiternellement remplie de cris, de bruits de disputes, de pleurs et de plaintes, que nous avancions à l'allure d'un escargot atteint de fièvre débilitante, et que je devais m'occuper de l'organisation de tout ce bazar ambulant, en fait, c'était pire que de vivre à la maison. Mais le marchand doit voyager beaucoup, c'est semble-t-il lié à sa condition.

Nous étions en pleine jungle quand cela arriva. Pas perdus, non... Bien sûr que non. Mais le maître avait décidé de prendre un "raccourci", pour la ville de Caithris, où il espérait écouler une part importante de ses soieries, et des ses cuirs précieux. Comme il était radin, il n'avait embauché que deux gardes du corps, la région n'étant pas très étendue et ayant la réputation d'être plutôt calme, si l'on exceptait les rumeurs concernant une tribu de femmes-panthères, lesquelles ne représentaient bien entendu pas un grand danger, puisqu'elles n'étaient que de vulgaires femelles.

Les bandits qui prirent d'assaut le cortège cahotant avaient dû se frotter les mains en nous voyant arriver. Ils attendirent que nous nous fûmes arrêtés pour la nuit autour d'un bon feu, que mes maîtres et leur marmaille soient couchés, que les deux gardes ronflent, avant de nous tomber dessus comme les rats sur le fromage de bosk. J'avais pris en 15 ans de campagnes militaires des réflexes de vieux soldat : j'entendis les bruits de pas derrière la tente dans mon sommeil, je ne bougeais pas, ne songeant qu'à sauver ma peau, la seule chose que je possédât. Je me roulais en boule, puis me glissais sous la toile de tente, bénissant mon corps plutôt souple et svelte, et je rampais jusqu'aux fourrés. Si j'avais donné l'alerte, je serais morte dans l'instant, et pas un instant je ne me sentis le devoir de sauver cette famille de monstres.

Je me cachais du mieux que je pus, observant à la lueur des deux chariots qui flambaient les bandits en retirer les marchandises précieuses, enchainer les enfants, et soumettre ma maitresse, la forçant à se mettre à genoux. Les gardes et le maître étaient bien entendu morts dans les tout premiers instants, égorgés au lus vite, avant d'avoir le temps de se défendre.

Je souriais en voyant ma maîtresse humiliée de la sorte. Ses enfants seraient vendus, et elle aussi sans doute. Elle se lamentait et alors qu'un des bandits s'approchait pour la dévoiler, elle lui écrasa le pied avec une grosse pierre. Dans un hurlement de douleur il l'envoya d'un violent coup rouler au sol, et lui arracha son voile fin, le dernier, le voile blanc qui lui couvrait le visage même dans l'intimité quand elle était hors de chez elle. Il lança une imprécation en voyant son visage, et la frappa à nouveau, avant de plonger son épée dans le corps plié de douleur, l'achevant sans vergogne.

"Trop vieille, moche comme un tarn borgne et avec en prime un caractère de sleen enragé! Totalement invendable!"

Les enfants furent chargés de ballots de marchandises, les autres furent placés sur le dos des tharlarions du maitre et des gardes, et la petite troupe fut prête au départ. J'allais sortir des buissons, pour supplier les bandits de me prendre et de me vendre au plus offrant, certaine que pour ma part je ne subirais pas le sort du cadavre dont le sang gorgeait le sol de la clairière. Puis une idée interrompit mon élan... Une étrange idée, qui me fit hoqueter de surprise tout d'abord, avant que je ne lui accorde plus d'attention. Et si je profitais de cette aubaine pour... fuir? non...pas fuir, je ne savais rien faire d'autre que servir...Pas fuir mais...choisir?

Je me cachais à nouveau dans un buissons épais, le souffle coupé par mon audace : oui, j'allais choisir...Choisir un Maître selon mon coeur... Je laissais les bandits disparaitre dans la nuit, et attendis le matin, trop excitée pour dormir, trop nerveuse pour bouger.

Je rejoignis Caithris deux jours plus tard, vêtue de robes déchirées appartenant à mon ancienne maitresse, le haut col cachant mon collier. On me laissa entrer assez facilement, et je fus accueillie par l'Ambassadrice de Caithris, une grande femme rousse, vêtue de robes sombres. Elle me proposa gentiment son aide, ne me refusant pas l'asile dans la cité, même si elle m'avertit immédiatement que personne ne bougerait pour tenter de retrouver les bandits, l'attaque ayant eu lieu en dehors de la juridiction de la ville. Cela me rassura grandement : je ne souhaitais pas que quiconque s'intéressa de trop près à cette histoire. J'avais confiance en les bêtes de la jungle pour me débarasser au plus vite du corps de l'atroce femme sous la coupe de laquelle j'avais vécu toutes ces années, mais je préférais ne pas tenter le sort.

J'observais, guettant quelqu'un qui serait à même de remplacer mon maître perdu et adoré. Mais je pris d'emblée la décision d'éviter les guerriers : leur longévité est trop courte, dans un monde où la guerre et le conflit sont quotidiens. Je ne voulais en aucun cas me retrouver en butte à une femme libre non plus : j'évitais donc aussi très soigneusement l'Ambassadrice et les rares couples que je croisais. Il y avait un tavernier, mais la perspective de servir le paga à ses clients ne m'enchantait guère, je croisais un pêcheur, dont l'odeur me souleva le coeur, quelques paysans crottés, mais je ne me sentais pas non plus la vocation d'une bête de labour.

Je désespérais, assise sur un coussin devant la taverne, sirotant une boisson fraiche que m'avait apportée une petite esclave blonde, une barbare sans nul doute, quand je le vis pour la première fois. Il n'était ni grand, ni particulièrement musclé, mais sa démarche dénotait une sorte de puissance tranquille, et trahissait sa maîtrise du combat. Pourtant il n'arborait aucune des couleurs ou aucun des attributs des guerriers. Et alors qu'il s'approchait, ce que j'avais pris pour le reflet d'un pectoral ou d'un bijou sur son front s'avéra être un masque... Un masque de métal poli, qui cachait son visage à la perfection, comme s'il avait été coulé sur lui. Un tortionnaire et un bourreau... Je frissonnais, à moitié d'angoisse et de curiosité.

Il me salua à peine, visiblement peu enclin à la discussion, et très vite, ironisa sur une des esclaves qui trainaient à la taverne en attendant le retour de leur maître. Il lui réclama à boire, puis à manger, la rudoyant un peu, puis lui ordonna de le suivre dans les alcôves. Je cachais mon rire, alors qu'elle le suivait, sans même faire mine de lui rappeler qu'elle n'appartenait pas à la taverne. Ces barbares sont d'une naïveté. Je ne pus me retenir plus longtemps en l'entendant glapir alors qu'elle comprenait quel genre de service il attendait, et rit comme je ne l'avais plus fait depuis longtemps. Il prit son temps, avant de redescendre, très content de lui. Et une fois qu'il fut arrivé en bas, je lui demandais de m'accorder un entretien, au prétexte fallacieux d'avoir besoin de ses services.

Il en fut étonné mais le cacha bien, et je ne pouvais lire sur son visage. Mais quelque chose me disait que cet homme là était le bon. Je le guidais vers le phare, dans un lieu où personne ne pourrait nous surprendre et là je devins son esclave... Il se nommait Kargan.

Rohana
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Caste: Physicien et marchand d\’esclave, officiant comme tavernier
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