Caithris
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Terrienne [BG mémoire de dressage]

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Message  Hyppolite Sam 16 Mai - 11:52

C'est là qu'il faut bien faire la distinction entre Norman et la réalité.

Dans la réalité, une fille qui subit ce genre de traitement ne finit pas esclave, mais épave. Déja, une esclave de plaisir doit être une femme sensuelle qui aime plaire aux homme. Ben après un viol, c'est rapé. J'ai connu plusieurs filles qui s'étaient fait violer et qui l'encaissaient plus ou moins bien selon la personne. Une gymnaste de haut niveau, droite dans ses bottes et clean comme pas deux est devenu profondément alcoolique. Une autre fille ne pouvait plus s'exprimer autrement qu'en murmurant. Une troisième a carrément viré "panthère" jusqu'au bout des ongles. Mettons que la moitié d'entre elles supportaient encore le contact d'un homme, et encore un type gentil, pas un goréen.
Alors là les coups de fouet, la faim, l'isolement, le viol dans les pires conditions... selon des critères réalistes elle est foutue là, elle passe plus jamais au contrôle technique. C'est pas seulement sa volonté qui est brisée, mais sa lucidité, sa raison et son corps, lequel corps même soigné portera toute sa vie des marques de terreur et de souffrance. Elle ne sera plus jamais belle, plus jamais.
Un slaver qui s'amuserait à faire ça dans le monde réel aurait peut être 70 ou 80 pour cent de pertes, entre les filles qui deviennent folles ou défigurées à vie et celles qui meurent. Les plus resistantes ressemblent à des rescapées d'Auchwitz et nécessiteront des mois ou des années de soin avant d'être à nouveau regardables. Je passe sur le sevrage en deux mois chrono en main. J'ai connu deux camés, j'y crois pas la moitié du quart d'une seconde dans le monde réel.

A partir de là le reste, c'est la magie de Norman. Les guerriers guérissent de toute les blessures et les femmes de tous les outrages.
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Message  llinna Sam 16 Mai - 12:16

je sors de ma reserve pour confirmer les dires d'hypolite. j'ai mannagé un service d'urgence psy, je connais, tout ce qu'a dit hypollitte ets vrai. Et Norman le sait il l'evoque a plusieurs reprises. je vois le dressage goreen comme une' prise en main, un lavage de cerveau qui finnit par faire croire a la fille qu'elle est heureuse soumise
Qu'on brise un caractere en la faisant courrir derriere un cheval ou l'affamer etc...bon..mais la cette fille ne servira plus a rien. jamais elle ne pourra s'occuper d'un homme correctement,aller vers lui et se centrer sur ses désirs.L'education des esclave de plaisir est faite dans le raffinnement dans le but d'eveiller leurs sens , soies, parfums et fourrures, mirroir, ça n'a rien a voir avec ça. Enfin c'ets mon opinion, elel vaut ce qu'elle vaut
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Message  Prithan Sam 16 Mai - 12:25

Je doute que tu aies eu beaucoup de patientes qui soient passées sur le bois des enchères sur Gor...

Blague à part, il s'agit de Gor, donc de Norman. La réalité est évidemment très différente, on ne peut s'appuyer dessus que pour combler le vide entre ce que racontent les romans et ce à quoi on est confrontés en jeu de rôle. Partout où il y a des positions explicites (et sur ce sujet, extensives) de Norman, il faut s'y conformer.

Sur le fond, le dressage est différent de l'éducation. Les filles quittent les "iron pens" glauques et surpeuplés, pour une prise en main plus personnalisée, dans les cages de stimulation, et sous le contrôle de kajirae expérimentées. Ce n'est plus du tout le même paradigme, mais le second présuppose que la fille a été préalablement "dressée", pas simplement séduite par la beauté de l'avenir radieux qui s'offre à elle, sans parler des différences énormes d'éducation en fonction des Maisons.
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Message  psychee Sam 16 Mai - 14:14

Je sens que je vais retirer ces textes, histoire de mettre fin à un débat idiot.
Je n'avais pas saisi que vous jouiez visiblement en majorité -rectifiez-moi si je me trompe?- une version édulcorée des écrits de Norman. A ce stade, je préfère aller voir un monde SANS Norman. C'est la violence de son univers, ses référents à la culture de l'honneur japonais en lieu et place de libre arbitre (je vous conseille la lecture de Shogun -et ne pas regarder la série) et de romantisme, le rapport inhumain et ambigu à cet esclavagisme que Norman pose en effigie de la nature féminine (toi mon bonhomme, tu me connaissais pas, hein, garçon?), qui le rendent uniques.
Sans ça, je trouve dans le même genre alors les univers de Robert E. Howard avec Conan ou Kull, ou encore du Cycle des Épées, de Fritz Leiber, le coté tentative de faire passer sa philosophie machiste personnelle derrière de Norman en moins.

Sauf que y'a pas chez les francophones... A moins que je ne me trompe. Et surtout, quitte à jouer dans ces mondes là, il y a d'excellents outils pour, genre les MMORPG commerciaux. C'est en général tout sauf roleplayer friendly, mais j'ai toujours pu avec des efforts y lancer des intrigues et des histoires, et assez souvent en retirer quelques bons mois de plaisir de jeu.

Bref donc, Prithan m'a invité à découvrir son travail sur ce thème et ce monde, et je ne regrette pas du tout d'avoir accepté. C'est en effet dans un cadre restreint, on peut juger à titre personnel du contenu -heu, contrairement à mon texte, les jeux rp sont softs, franchement. Ca reste clairement l'éducation d'un Kajira mode Gor, mais je félicite en tout humilité les talents, le respect, et la délicatesse des participants.

A titre d'info, je connais le viol. Intimement. Sans compter que j'ai servi de soutient psychologique à des personnes l'ayant vécu. Mon viol a détruit six années de mon existence. On ne "dresse" personne à priori ainsi. Sauf à la terreur. Je n'avais peur de RIEN -je suis ceinture noir premier dan de Kung-fu, et trois voyous bardé de lames n'éveillaient même pas en moi la moindre crainte... avant- j'ai appris à craindre le moindre bruit, à avoir la pétoche à la simple odeur d'un mâle, bref... pas besoin d'entrer dans plus de détails.

Ayant visiblement eu une volonté assez massive pour me relever -pas seule, et ça a pris des années- je peux désormais arriver à exprimer de manière directe et cru ce qu'est le phénomène, sans réserve.
C'est violent. C'est immonde. C'est choquant. C'est inhumain. C'est la réduction d'un être sentient à l'état d'objet Et ça existe, c'est ça le pire.

Sauf que là le débat, même si je le comprend bien, reprend la comparaison du réel, à un univers qui n'a RIEN de cohérent. Si 5000 ans d'histoires de la domination de la femme sont émaillés de contre-exemples démontrant que jamais cette domination n'a marché, ça n'est pas pour rien. Et sur terre, toutes les nanas n'ont pas des corps sublimes d'appeau à mec, et les mecs ne sont pas tous des bêtes de concours à faire filer la honte à Rocco Siffredi.

Ca s'appelle un paradigme. Le même genre qui permet de justifier les super-héros dans d'autre univers, ou qu'un type puisse invoquer une boule de feu.

Non, ca n'est pas cohérent pour nous, humains du 21e siècle, ce récit. Encore que, comme je l'ai dis, ces méthodes avaient cours en asie pendant l'Empire Romain. Par contre, à moins de vouloir faire au plus près ce que vous appelez BtB (j'ai mis du temps à le comprendre, cet acronyme), c'est à peu près ce que Norman suggère ou décrit sur certains propos...
Sauf que visiblement, vous en avez un souvenir plus romantique que moi à ce sujet.

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Message  gabiebeaumont Sam 16 Mai - 23:53

Psychee pour moi tu n'as pas à retirer ton texte... il est dure et terrible... mais autant que l'univers de Norman...

Oui, nous jouons sur Caithris une adaptation de la version des livres, on reprend le décors, certaines coutumes, le langage mais nous invitons de trop jouer les viols , tortures et autres monstruosités que l'homme est capable de faire pale

Mais hélas, on ne peut pas toujours prévoir qui est le joueur en face dans le RP et les panthères te le diront... elles sont tombés sur des connards qui ne pensaient cas les violés et les torturés, voir les découper en deux avec un poignard en partant du vagin.

Voila pourquoi les RP limites sont arrivés sur gor SL... car même si on est que des pixels... certains mots peuvent faire du mal au joueur dans la RL
J'espère que tu feras de bon RP avec Prithan pendant ton apprentissage de kajira. Le porte de Caithris te reste ouverte si tu veux venir RP sinon tu trouveras ton bonheur en anglais dans des cités plus stricte comme Cardonicus.

Maintenant je pense qu'on n'a fait le tour du sujet sur ton background. Bon RP Very Happy
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Message  Sita Lun 18 Mai - 13:47

Je poste juste pour confirmer les dires d'Hyppolite plus haut.
Comme en ce moment je lis, je prend aussi des notes. Et le passage m'a refait penser au thread.

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La situation peut bien sur être différent face à une barbare mais bon, je trouve que ça méritait d'être posté. =P
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Message  psychee Lun 18 Mai - 14:06

Bha j'aime bien cette version en effet^^
C'est déjà plus proche du jeu de dupe qu'est le rapport domination homme femme... du moins selon ma vision de ce rapport faussé. Et là, on reconnait éventuellement les influences de l'inégalité apparente de certaines cultures, qui n'était pas totalement si inégalitaire de manière sous-jacente, simplement parce que la séduction et l'intelligence contournent les carcans, les lois, et les gros tas de muscles.

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Message  gabiebeaumont Lun 18 Mai - 15:42

J'aime cette version Sita et c'est celle que j'utilisais avec ma kajira Very Happy

Au risque parfois que le maitre s'attache trop à sa kajira Wink et les rôles s'inversent dans qui tient la chaine Surprised
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Message  psychee Lun 18 Mai - 16:09

gabiebeaumont a écrit:J'aime cette version Sita et c'est celle que j'utilisais avec ma kajira Very Happy

Au risque parfois que le maitre s'attache trop à sa kajira Wink et les rôles s'inversent dans qui tient la chaine Surprised

ON appelle cela justement le rapport du jeu de dupe. C'est très drôle dans un autre cadre (maitre et soumis), mais tu peux même le faire dériver dans des cas inattendus (patron/subalterne).
Dans le cadre des relations D/s, surtout dans un monde si fermé de carcans que Gor, c'est le plus beau mode de relation à pouvoir développer. Le soucis paradoxale est que comme c'est aussi le plus beau, le plus romantique, le plus doux, tout le monde préfère le tabler sur CE point directement. J'avoue avoir préféré choisir, toutes invraisemblances mises à part, l'autre extrême, le but final étant de totalement inverser la balance du récit et de l'exploration jusqu'à ce rapport de dupe final, et ce trait romantique qui confine à une relation amoureuse, en fait. L'histoire étant donc ce basculement, lent, et à tâtons, en partant du pire, encore une fois toutes invraisemblances mises à part.
Edit: nan Pri, ce sera pas avec le slaver! Razz

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Message  Gillan Bleac Mer 20 Mai - 13:45

Je ne crois pas qu'il y ait une quelconque complaisance bdsm dans le texte (les jours de dressage et la modération de Zinkan) que je viens de lire. Les thèmes normaniens du dressage, de la soumission et du viol sont bien exprimés sous l'angle de ce qu'ils ont de plus terribles et abjects. Ils s'agit bien de violences et de sévices qui existent aussi pas très loin de nous, dans des prisons, des camps etc ... Le fait de les décrire sans détours, avec des mots cru n'est en rien les accepter, mais plutôt une exploration des aspects les plus obscurs de notre humanité.

J'ai choisi pour mes personnages des RP très éloignés de ces thèmes, mais ce n'est pas pour autant qu'ils ne sont pas assumés IG, sans quoi, autant s'enfuir en courant.

Paradoxalement, j'ai souvent entendu dire, IG, que ce roleplay avait pour effet de mettre au jour et de permettre de trouver des explications a des traumatismes vécus en réel. Puis finalement d'y faire face avec lucidité. C'est intéressant. Caithris serait une sorte de Catharsis ? Presque un anagramme en tous cas.

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Message  psychee Mer 20 Mai - 14:46

74eme jour.

La brume se levait à peine dans les méandres de son esprit torturé par le fer blanchi de feu de la peur. Mais elle apprenait qu’il existe bien plus terrible et révoltant que sa propre terreur, qu’une volonté brisée et un corps soumis.
C’est avoir peur pour ce que nous aimons.

Et elle réapprenait l’une des plus vieilles et des plus primitives leçons de l’espèce humaine : ce n’est pas toi qui te sauve, mais le lien qui te rattache aux autres, ce lien qui peut être tiré, tissé, brodé, coupé ou arraché, et qui plus loin que le feront tout tes sens, te ramène à la réalité, te mets en face de tout ce qui importe, et ce qui n’importe pas, te guide dans tes pas, et te manipule dans tes choix.

Dans la cage, elle n’aurait jamais pu dire comment elle y avait fini, avant que son esprit ne se réveille enfin un peu, il y avait désormais deux autres femmes. La plus jeune se nommait Cénis. De l’âge de l’adolescente, elle avait le port noble d’une grande aristocrate, sa morve aussi, même enchaînée, et la cuisse encore rouge de la marque au fer des vierges, et toute la beauté parfois époustouflante des femmes de ce monde.
La plus âgée était la raison pour la jeune Terrienne de se réveiller, de quitter le lit pervers de la terreur et de ses serpents. Les cheveux noirs, le corps athlétique, elle avait sans doute u peu plus de vingt ans, et sur Terre, beaucoup d’hommes auraient cédé à détourner le regard devant la colère et la détermination qui brûlait dans ses yeux. Et à vrai dire, beaucoup l’avaient déjà fait. Elle était tigresse dans son monde, et ses chaînes ici n’étaient pas une résignation, c’était une lutte. Un défi.
Elle se nommait Alysia.
C’était sa sœur aînée.

75eme jour.


A 13 ans, elle regardait deux cercueils noirs s’enfoncer dans une tombe fraîche, entourée de si peu finalement de gens. Pleuraient-ils vraiment la mort de ce couple dans un accident de voiture ? Pleuraient-ils aussi pour les deux enfants désormais sans famille, et pour qui personne encore n’avait décidé de lever la main pour dire : « nous, nous les prenons en charge, nous les accueillons, nous seront leurs tuteurs. »
Juste la voisine, vieille folle féministe qui se souvenait encore avec émotions de ses discussions et de ses nuits de lumières dans Paris avec Coco Chanel, dont elle était styliste, et qui n’avait rien demandé, rien exigé, rien attendu contre son temps pour consoler des enfants en deuil.
Au dessus du trou –que disais déjà Nieztsch ? « Quand tu regarde l’abîme, l’abîme regarde en toi… »- un seul regard ne fixait pas la scène avec ces dévotions feintes qui cache mal l’ennui et le tourbillon des soucis les plus superficiels. Les yeux noirs et brillants d’une adolescente de dix-sept ans devenue l’aînée d’une famille amputée. Si le ciel avait pu être sensible, si Dieu avait pu exister, si simplement la vie était autre chose qu’un flot absurde et vide de sens propre de la naissance à la mort, elle aurait enflammé les cieux de son regard, et aurait sûrement regardé bruler les portes du paradis, déclamant tel Neron « ut se diceret quasi hominem tandem habitare coepisse ».
« Et, un jour, je pourrai vivre, comme un être humain. »

La cadette, pleurait, ses cheveux roux éclatant au soleil d’Août, voletant dans un air vif et chaud. Il n’y a que dans les films que le ciel pleure avec les enfants tristes.

A 14 ans, elle trouvait un sens à des mots qu’elle n’avait jamais dis, son mutisme sur son deuil devenant des dessins, des aquarelles, des estampes, tandis que l’aînée se battait pour gagner son émancipation, et avoir enfin le droit de veiller sur sa sœur, et échapper à la valse atroce des centres de la DDASS et des familles d’accueil.
Il y a dix jours, un autre enterrement a eu lieu. La vieille voisine les a suivi et soutenu tant que son cancer des poumons n’a pas métastasé, et même après, elle arrivait encore à rire et raconter ses vieilles histoires d’un Paris légendaire qui n’a sans doutes jamais existé que dans les romances de son esprit, et de ses espoirs usés…

Un soir, un collège, le vague à l’âme, et qui dirait de la naïveté, ou un choix jamais assumé, qui dirait comment on commence et pourquoi ?
La seringue tombe au sol, et l’extase commence, un cocon doux de plaisir qui annihile et réduit à néant sous les signaux chimiques toutes les peines et tout les regrets. De la paix en seringue. De la pure béatitude, par injection.
Et une porte ouverte sur l’enfer.

A 15 ans, elle a essayé d’arrêter. Le secret ne tient jamais très longtemps, quand une faim plus dévorante que le jeune forcé le plus cruel vous dévore les tripes et mâche sans relâches vos moindres pensées. Il y a tellement de choses qui peuvent redonner l’espoir, et tellement de manière d’échouer.
Alysia a appris ce que sont les centres de désintoxication, les services sociaux et les psychologues. Et la culpabilité. Ne devrait-elle pas avoir joué le rôle qu’elle prétendait tenir, n’est-ce pas sa faute à elle, si sa cadette se pique, se shoote, et a été prise à voler ? Elle serre les dents et plus elle les serre, plus elle serre le cœur, biffant ses propres espoirs, chaque mois à passer dicté maintenant par un seul objectif, qui ne cesse d’être reporté à plus loin : sortir sa cadette de là.

A 16 ans, elle ment très bien. Assez pour qu’Alysia croie parfois que c’est gagné, et que tout est fini. Mais c’est si simple de mentir à une personne qui ne vit que pour croire que l’enfer va enfin cesser, que la vie va redevenir normale.
Il suffit de ne pas se faire prendre, et elle devient experte au jeu de dupes. Et les scrupules ne pèsent rien contre le hurlement du besoin et l’appel des précurseurs chimiques, contre le besoin de dope. Quelques passes, et même les deux viols, elle peut les passer sous silence. Il suffit de dire qu’elle s’est battue. Elle s’arrache le cœur elle-même pour voiler la vérité, mais ne peut empêcher la machine dévorante de tuer tout confiance entre elle et sa sœur, le moindre fait devient douteux, la moindre crainte devient de la terreur, et qui sait laquelle des deux vit le pire enfer maintenant.

A 17 ans, elle n’a pas pu cacher son jeu plus longtemps, la prison, les juges, encore une fois, les mots cruels et atroces, non contre elle, mais en sentence contre sa sœur, jugée plus coupable encore qu’elle, la justice hautement injuste. C’est sans retour, maintenant, mais on ne revient pas en arrière quand on aime, on ne peut que dérouler le fil qui nous relie aux autres, jusqu’à trouver comment l’arracher, et tout ce que l’on arrache ne peut se faire que dans la pire souffrance.
Elle a finit par fuguer, emportant presque tout ce qui pouvait se monnayer contre un peu de dope, sans une seule pensée pour sa sœur, sans une pensée pour les conséquences. Pas dur de vider un compte en banque, de prendre des cartes de crédit, de voler les bijoux de leur mère.
Et tout finit dans un coin sombre, dans ces lieux qui servent de terre d’asile à ce que l’humanité rejette, à ses décharges.
Cela aurait du finir, et à la fin de cette route, tout le monde sait que c’est la mort à la fin de la déchéance.

Elle a 17 ans, et sa sœur est à coté d’elle, le regard noir de rage et de colère, pourquoi Alysia est-elle enfermée ici, dans ce lieu totalement abject, avec cette cadette qui a disparu il y a des mois, qu’elle a déjà pleuré, tandis qu’elle nageait dans la pire fange possible pour essayer simplement de ne pas tout perdre dans la sarabande des actes de notaire, des saisies, des aides sociales….
Et qu’a-t-on fait ici de sa junkie de cadette, que s’est-il passé, que veulent ces gens qui parlent une langue totalement étrangère dans ce décor totalement étranger ?...

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Message  gabiebeaumont Mer 20 Mai - 15:20

Un réel talent d'auteur psychee, j'ose croire que tu nous dessineras quelques croquis pour illustrer ton histoire car j'ai pu constaté sur ton site que tu avais encore d'autres talents.

Que de belles surprises pour une personne que Prithan voulait nous cacher et je suis sûr qu'on n'est loin de tout connaître.

Vivement la suite de l'histoire Very Happy

Si ce n'est déjà fait, je te conseil de lire sur le forum l'histoire :
- Le prix à payer
- Le huitième péché
- Satyne l'insaisissable
- Sable et neige
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Message  psychee Mer 20 Mai - 15:25

J'ai tout lu, j'aime beaucoup Esclave-Née

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Message  psychee Mer 20 Mai - 15:42

Gillan Bleac a écrit:
Paradoxalement, j'ai souvent entendu dire, IG, que ce roleplay avait pour effet de mettre au jour et de permettre de trouver des explications a des traumatismes vécus en réel. Puis finalement d'y faire face avec lucidité. C'est intéressant. Caithris serait une sorte de Catharsis ? Presque un anagramme en tous cas.

Quelques citations de Deleuze, si vous me permettez:

Remettant en cause les préjugés qui fondent la clinique psychopathologique, le philosophe Gilles Deleuze a considéré que le sadisme et le masochisme, tels qu'ils ont été décrits dans les oeuvres de Sade et de Sacher-Masoch, ne constituent pas le “couple d'opposés” des psychanalystes. Selon Deleuze, le sadisme renverrait à la toute-puissance du maître qui ignore volontairement la présence de l'objet à qui il impose la totalité de son désir de façon quasiment impersonnelle. Le sadisme consisterait ainsi en une forme de pouvoir absolu sur l'autre allant jusqu'à sa négation.

Le masochisme relèverait d'une toute autre logique, celle du contrat. Le soumis serait à la recherche d'un dominateur (ou plus souvent d'une dominatrice) qu'il aurait besoin de former et d'éduquer en passant un contrat avec lui. Le masochisme serait donc l'expression d'une relation contractuelle entre deux êtres libres dont le contrat passé entre eux fixe les limites de ce qu'il est licite de faire et ne pas faire. Dans ce contrat, le masochiste provoque le dominateur pour l'amener en même temps à se conformer à ses termes et à y déroger. La dialectique du maître et de l'esclave, chère à Hegel, trouve ici toute son expression et le sadisme comme le masochisme ne seraient que des formes extrêmes et sexualisées des relations sociales.

Dans les faits, ces relations décrivent assez bien ces normations comportementales.

Je vous conseille ceci: Gilles Deleuze, Le froid et le cruel - Présentation de Sacher Masoch suivie de La Vénus à la fourrure édition de Minuit


Dernière édition par psychee le Mer 20 Mai - 16:22, édité 1 fois

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Message  Prithan Mer 20 Mai - 16:11

gabiebeaumont a écrit:Que de belles surprises pour une personne que Prithan voulait nous cacher et je suis sûr qu'on n'est loin de tout connaître.

Si j'avais voulu cacher Psychee, je ne l'aurais pas faite venir moi-même à Caithris, ni incitée à publier son histoire ici. Faut arrêter de fumer ta marchandise, m'sieur le vendeur de carpettes.


@Psychee : je pensais aussi à la dialectique du maître et de l'esclave chez Hegel, je m'étais tapé un bon délire là-dessus sur AoC d'ailleurs ^^ Ceci dit gaffe, si le retournement de "pouvoir", le mécanisme du "power exchange" etc, peuvent expliquer la façon dont fonctionne certains courants sous-jacents de SL Gor, ça ne constitue en rien une caractéristique de Gor, où il n'y a pas de renversement de pouvoir entre le maître et l'esclave, sauf exceptions décrites comme telles. Dans la pratique concrète de ce jeu de rôle, par contre, il est évident que ça marche à fond, la plupart des "mâles goréens" que je croise étant, de fait, instrumentalisés par les "esclaves", ce qui - mais c'est un autre débat -, fait de Gor une société masculinisée fictive, et de SL Gor une société féminisée bien réelle (fin du troll :p)
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Message  psychee Mer 20 Mai - 16:19

Prithan a écrit:
gabiebeaumont a écrit:Que de belles surprises pour une personne que Prithan voulait nous cacher et je suis sûr qu'on n'est loin de tout connaître.

Si j'avais voulu cacher Psychee, je ne l'aurais pas faite venir moi-même à Caithris, ni incitée à publier son histoire ici. Faut arrêter de fumer ta marchandise, m'sieur le vendeur de carpettes.


@Psychee : je pensais aussi à la dialectique du maître et de l'esclave chez Hegel, je m'étais tapé un bon délire là-dessus sur AoC d'ailleurs ^^ Ceci dit gaffe, si le retournement de "pouvoir", le mécanisme du "power exchange" etc, peuvent expliquer la façon dont fonctionne certains courants sous-jacents de SL Gor, ça ne constitue en rien une caractéristique de Gor, où il n'y a pas de renversement de pouvoir entre le maître et l'esclave, sauf exceptions décrites comme telles. Dans la pratique concrète de ce jeu de rôle, par contre, il est évident que ça marche à fond, la plupart des "mâles goréens" que je croise étant, de fait, instrumentalisés par les "esclaves", ce qui - mais c'est un autre débat -, fait de Gor une société masculinisée fictive, et de SL Gor une société féminisée bien réelle (fin du troll :p)

20/20 Very Happy

J'adooore... et j'adore quand on tombe toujours d'accord au final, ca me fait poiler!

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Message  Gillan Bleac Mer 20 Mai - 16:44

D'accord avec Deleuze (que j'ai lu en partie seulement...), sur la position du sadique. Pour ce qui est de la relation maitre/esclave, D/s etc... je pense qu'il y a là un profond malentendu entre les deux parties et qu'il n'y a certainement pas complémentarité si ce n'est qu'elle est fondée sur ce malentendu. Ce n'est que mon avis, pas la peine de me barbouiller de larmas pourris Wink

Sader-Masoch, désole, je n'adhère pas du tout. Et je ne préfère pas développer ici.

Le parallèle avec Hegel me semble peu pertinent, puisqu'il s'agit justement de dialectique, ce qui signifie une opposition dans le rapport. Il 'agit d'une dualité des forces que l'on rencontre partout dans sa thèse.

Les esclaves de Gor ne sont pas des soumises par choix, mais par la force. Au mieux, une fermeté, sinon "compatissante", du moins limitée à l'objectif : la reconnaissance de la soumission, auquel cas la pression s'arrête, la soumission devient alors une forme de préservation. Au pire par la brutalité féroce : coups, viol etc ... entrainant d'avantage la destruction mentale de l'autre plutôt que sa soumission par intérêt vital. L'intérêt de cette dernière méthode doit effectivement avoir un caractère sexuel encore plus déviant, éloigné des impératifs de la nature. Désolé, je suis "ouvert" à la discussion, mais j'essaie aussi de rester lucide.

(psychee, désolé si ton BG est pollué à ce point, je vais essayer, à moment perdu, d'en faire une version "bis" apurée des commentaires si tu le souhaites. )

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Message  psychee Mer 20 Mai - 16:50

Ce sera un plaisir, car cette discussion est pertinente et devient super agréable, passé les réactions vives que suscitait le ton très dur de mes premiers récits.

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Message  psychee Mer 20 Mai - 17:25

(quelques incohérences et choix scénaristiques feront que je reverrai certains points des textes précédents, comme les dates chronologiques. Je pense cependant que le suivi du texte reste assez clair)

76eme jour

Quelques jours plus tôt…

Priscius revoyait enfin son point de vue, après avoir eu la sévère et fort désagréable sensation qu’on venait de le prendre pour le dernier des cons.
Il avait eu les trois filles par la même voie, ou presque. L’esclavagiste avait des relations et des amis –ce mot lui parut en y pensant quelque peu galvaudé en les circonstances, mais bha- et quelques obligés.

C’était deux semaines plus tôt, dans la brume chaude et moite, chargée d’effluves humaines et envahie de cris qu’il avait suivi Batsu sur les marchés, au port de Schendi. Les quais s’étendaient aussi loin que la vue d’homme puisse porter, et aussi loin qu’elle le fit, il y avait des enclos, et des milliers d’esclaves de tous les horizons, prêts à partir par voie de terre ou de mers vers les quatre points de Gor. Pour un homme de l’Art, il s’agissait du plus grand marché qui se puisse imaginer, et celui-ci se tenait deux fois l’an, même si même dans les plus creuses périodes, il ne cessait jamais de s’exposer ici les produits de toutes les provenances.

La cité exotique, un franc-marché bâti sur une côte rocailleuse ou jamais le froid ne semblait vraiment capable de mordre la peau ou de voiler le ciel, comportait un million d’âmes. Et la clameur aussi bien que les odeurs de la cité vivante, folle et chaotique, pouvait s’entendre et se sentir à une demi-journée de marche. D’ailleurs les aristocrates de la cité avaient monopolisés les falaises pour leurs appartements privés, pour être face au vent, le seul pouvoir apte à chasser la puanteur des plus forts soirs d’été.

- Tu vas voir, je te fais un cadeau !

Le slaver regarda son ami et débiteur, un gaillard à la peau mat, d’une cinquantaine d’année, un géant de deux mètres dont chaque biceps était plus large qu’une cuisse accueillante de la meilleur fille de l’Ouest, et qui semblait avoir figé à tout jamais à son visage un sourire de vendeur de tapis en quête de benêts à rouler.
Priscius avait un doute sur le cadeau, et il n’en était pas un. Cet homme lui devait une esclave de plaisir, et cela durait depuis un moment. Et le slaver se doutait bien que ce cadeau ne pourrait pas avoir la valeur suffisante à rembourser la dette. Lui-même avait assez perdu de réputation pour savoir que désormais des marchands comme Batsu ne verraient aucune gène à essayer de le tromper.
Il lui fallait simplement garder la façade. Une réputation, cela se reforge.

- J’espère que cela vaut ta dette, j’ai envie de boire et rire avec toi, ce soir, pas de devoir négocier encore une fois.

- Ne t’en fais, on boira, on rira, et tu sera satisfait… tiens, c’est près des cages, là-bas, la rousse dans le coin.

Au milieu de la cohue entre marchands, clients, esclaves, dans cette chaleur suffocante, où Batsu se frayait un chemin tel le fauve écartant les hautes herbes, se trouvaient les cages des filles destinées à finir esclaves de plaisir. La plupart d’entre elles, Priscius le savait, étaient rarement aptes à faire plus que filles de rues ou kajirae pour des Hommes pas trop regardants sur l’éducation et l’Art. Mais encore une fois, il n’allait pas exiger plus que nécessaire. Juste le faire croire.
La dernière cage à gauche enfermait une esclave prostrée, guère plus qu’une gamine, maigre comme un clou. Le slaver évita que se vit son désappointement. Cela commençait mal, à première vue. Une fille mal nourrie perdait vite tout charme, et s’il connaissait les méthodes de Batsu, en clair celles des Black-Slavers, il n’était pas très partisan de laisser une esclave crever de faim en règle générale.

- Nadu !

Batsu cria l’ordre avec une voix de stentor, faisant mettre à genoux les filles de toutes les cages. La jeune rousse réagit à la seconde, sans aucune grâce, se tournant vers les deux slaver, sans jamais lever la tête, ni les yeux, Il émanait de ses gestes une résignation complète, celle d’un animal brisé.

- Mains sur la tête !

Priscius observa la fille obtempérer. Elle était jeune, et plutôt jolie quand il pu voir son visage tandis que Batsu le redressait de force du bout de son aiguillon. Ses yeux vibraient de terreur vive, et son corps tremblait, presque spasmodiquement.

Priscius étudia un peu plus le « cadeau ». La chose la plus marquante, hormis son état physique, qui serait sans doute réparable, y compris les cicatrices fraîches d’une volée de coups de fouets qui avaient visiblement labouré son dos un grand nombre de fois, était un tatouage, au dessus du sein droit. Une fleur, aux couleurs or et vert, que le slaver reconnut comme étant ce qu’il se rappelait des orchidées de Schendi, une Maison de slavers spécialisé dans le dressage de kajirae exotiques.
Il se demanda ce qui avait bien pu conduire à ce que Batsu récupère une telle aubaine. Et surtout quelle raison le vieux filou avait de s’en débarrasser ainsi. Son esprit se mit à estimer le prix que l’on pouvait tirer d’une telle occasion, avec un bon dressage. Elle pourrait éventuellement valoir cher, quoi qu’il en soit.

L’esclavagiste se fit ouvrir la porte, et tira hors de sa cage la gamine, pour la faire mettre debout devant lui. Elle obéissait sans la moindre réaction à ses gestes, mais semblait complètement dénuée de volonté propre. Il la jaugea, vérifia ses dents, ses cheveux, sa peau, en expert de l’Art. Elle portait d’étranges piqûres sur les bras, et l’intérieur des cuisses, qui semblaient dater de quelques mois. Et la chaire de ses poignets et de ses chevilles était abrasée par le port de fers et les cordes. Batsu n’avait aucun respect pour la marchandise, il achetait et revendait, point. Il y allait y avoir du travail.

Mais cette orchidée… Si elle avait été formée et dressée à l’origine par une Maison de Schendi, comme il le pensait, ce simple potentiel lui assurerait peut-être une belle plus-value sur le travail à accomplir. Il se demanda quel intérêt il avait pu y avoir à la mater avec autant de violence, si elle avait déjà été dressée. Peut-être avait-elle fui et avait-elle voulu résister à sa capture, c’était le plus logique.
Ou alors, cas bien plus grave, elle était un échec total, et ses Maîtres avaient décidés de la revendre, ou de s’en débarrasser sans la tuer. Ce qui dès lors rendrait son travail bien plus difficile. Récupérer l’incompétence d’autres slavers était une tâche ardue, et sans aucune assurance de succès. Et la manière dont elle réagissait l’incitait à penser que le travail serait long.

- Je ne t’ai pas menti, non ?

- Non, en effet, reprit le slaver en poussant l’esclave dans la cage où elle retourna se prostrer, se cachant des deux Hommes. Je crois que nous sommes quittes.

Il prononça les derniers mots sans une once de sentiments, laissant de coté ses propres réflexions. A Batsu de faire son boniment, ce à quoi il ne pourrait pas résister.

- Une esclave exotique ! Tu devrais me remercier, je t’offre une des meilleures marchandises que j’ai ! Tu as vu ce tatouage ? A lui seul, il vaut dix fois ma dette si tu la dresses bien. Alors, dis-moi que tu es satisfait, si tu ne l’es pas, je ne vois pas comment faire plaisir à mon ami !

- Je le suis, je le suis. Tu ne m’as pas trompé, Batsu. Je vais envoyer mes Kajirus la charger sur le bateau. Et je crois que nous pouvons fêter cela ce soir !

Priscius sourit, tandis que la visite se poursuivait, pour achever ses achats. Il restait dubitatif, mais ne le montrerait pas. Autant garder la face, et faire conserver la sienne à son collègue, ce qui faciliterai pour le reste de la journée les négociations sur les prix.
Mais il avait déjà en tête, si il y avait d’autres fuyardes de cette Maison, de faire passer le message qu’il serait intéressé. La subtilité serait de faire passer le message sans que cela n’augmente les prix.

(a suivre)

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Message  psychee Mer 20 Mai - 20:27

Dix jours plus tard, le message était passé. Malheureusement, en fait. Le temps du voyage de retour, il avait observé de loin la kajira tatouée, et elle n’avait pratiquement jamais quitté sa prostration que pour se nourrir, ou sur des ordres directes. Le boulot avait été salopé à la va-vite, et Batsu lui en avait fait un résumé sans doutes totalement édulcoré.
Cette fille ne devait pas être une kajira, et elle si elle avait un jour été dressée, tout était à refaire, et plus encore, vu les dommages qu’il avait constaté.

Arrivé chez lui, il l’avait laissée en isolement, pour le moment, le temps de laisser à son Educatrice le temps de l’observer de loin. Et avait appris qu’on avait trouvé une autre fille tatouée qui allait arriver par le prochain navire. Le message était laconique, sauf ce qui mentionnait le prix de la fille, bien sûr. Et Priscius commençait à se demander si tout cela n’avait pas été organisé entre slavers pour donner de bonnes opportunités de lui faire perdre totalement la face commercialement.

Si c’était le cas, la seule réponse possible serait de faire de ces filles les meilleurs esclaves de plaisir que son talent lui permettrait de forger, et de serrer les dents quand aux rumeurs qui iraient bon train entre-temps.

Il s’avoua, soupirant, tandis que son verre de vin se vidait un peu trop vite, qu’il préfèreraient la version de kajirae fugueuses d’une Maison disparue… il pourrait peut-être trouver comment propager cette rumeurs dans le milieu, après tout. Mais pas avant de s’assurer que cela vaudrait le coup de dresser la fille qui pour le moment semblait totalement en ruines, et de voir à quoi ressemblerait celle que lui livrerait le prochain vaisseau.

Deux jours plus tard, il recevait en personne son colis, accompagnée par la féline et licencieuse Sonia, son Educatrice, à sa connaissance la plus apte à pouvoir travailler convenablement sur la tâche qu’il se préparait à entamer.

Et au vu de l’esclave qu’on avait du lier avec force nœuds, et qui se débattait encore, il y avait plus que du travail. On s’était payé sa tête, d’une manière ou d’une autre, et Batsu devait sûrement encore en rire avec les autres marchands.

La fille avait une vingtaine d’années. Elle n’avait pas été marquée, et elle avait tout d’une barbare capable de mordre et de se débattre. Elle était belle et élancée, le corps musclé et svelte, des cheveux noirs superbes qui ne demandaient que quelques soins pour devenir une crinière parfaite, et des yeux sombres frappant sur sa peau très claire. Elle devait sûrement être gracieuse, mais pour le moment, elle ressemblait plus à un bloc de pierre brute qu’une statue sculpturale. Elle n’avait jamais connu le collier ou le fouet, ni le dressage, une évidence aux yeux du slaver expérimenté. Tout était à faire, et il n’avait le moindre doute que les chasseurs qui avaient récupérés cette barbare, et les marchands qui l’avaient transféré jusqu’ici, s’en doutaient.

Priscius se retint de pester, intérieurement, contre le mauvais tour que l’on semblait lui jouer, avant de sourire, un sourire que même Sonia aperçut, et arracha à la magnifique et féline Educatrice un sourire de plaisir licencieux, à son tour. La fille portait le même tatouage, sur une omoplate, que l’esclave rousse… Et tout le monde avait vu ce tatouage, et le slaver ne doutait pas que la rumeur s’était répandue. S’il réussissait à les dresser, il parviendrait à asseoir la rumeur qu’il choisirait, il pourrait s’arranger pour choisir les bonnes personnes pour voir ces kajirae à l’œuvre, une fois formées, et se servir des bruits répandus ces dernières semaines et qui deviendraient plus sourds au longs des mois, mais sans que personne ne les oublie, pour redorer son image…

… il ne restait plus qu’à parfaitement réussir le dressage, qui visiblement partirait de zéro, il en était désormais certain.

- Je compte sur toi, Sonia. Tu répondra de leurs progrès.

La magnifique jeune femme aux cheveux noirs comme le jais souria à la demande, de ce sourire qui sans efforts exprimait toute la sensualité sans bornes ni limites dont elle était capable en permanence, tandis que son regard baissé brûlait d’un étrange feu bleu.

- Oui, Maître.

(a suivre)

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Message  psychee Jeu 21 Mai - 3:35

Alysia avait été traînée, la tête couverte d’un sac, muselée par un baillon, ce qui ne faisait qu’assourdir ses tentative à pester, par Priscius, sur la place des Bains de sa maison, là où Sonia attendait, observant les deux autres esclaves aux mains noués dans le dos, qui, à genoux patientaient depuis quelques minutes.

La rousse tatouée n’avait toujours pas levé la tête ni réellement fixé autre chose que le sol, ou ses pieds. Sonia avait observé l’esclave de longs moments ces derniers jours, et acquiescé au constat de Priscius. Elle était brisée, et si elle réagissait, c’était à la peur, et pas autre chose.

L’autre esclave avait le même âge, mais là s’arrêtait la ressemblance. Les cheveux couleurs d’or, la beauté subjugeante des femmes de Gor, même comme elle âgée de seulement 16 printemps, elle était fille de grande famille noble, héritière de grand nom, et portait sa fatalité sans lâcher une once de sa fierté, malgré la pose du Nadu, qu’elle avait respecté par l’évidente crainte de la punition, qu’elle connaissait en tant que témoin jusqu’ici dans sa vie.

Son regard bleu voilait mal sa colère… mais tout œil exercé y aurait vu la peur aussi, la conscience que le piège était refermé et qu’elle n’aurait plus qu’à accepter son destin, quoi qu’il lui en coûte. Et sans doutes la brûlure du fer qui avait marqué le signe des vierges à sa cuisse avait-il fait mille fois plus de mal à son cœur qu’à son corps.

Et cette dernière contemplait sa voisine du coin du regard, juge méprisante de cette loque humaine qui semblait avoir déjà abandonné toute fierté avant que tout combat ne commence. Elle n’avait qu’à peine deviné les marques du fouet à son dos et n’avait aucune idée de ce que pouvait signifier ces signes, et leur sous-entendu.

Cénis- c’était son nom d’esclave- leva les yeux à la nouvelle arrivante dont la démarche hésitante avait quelque chose de pitoyable, rendue aveugle par son masque, et elle aussi les mains liés au dos. La nouvelle arrivante n’avait visiblement aucune intentions de se laisser faire, et tenta même de résister au slaver.

Priscius n’en fut pas surpris. Sonia, qui observait en retrait non plus. Passade obligée. Mais Alysia, même ainsi entravée, gardait une combativité rageuse. Le slaver fut forcé après quelques essais pour la faire agenouiller, de lui coller un direct dans l’estomac et de la clouer au sol du pied, avant de pouvoir lui arracher le masque, pour lui permettre de reprendre son souffle. Priscius n’était pas un bourreau. Il fallait y aller avec la force, soit, il savait y faire, mais pas question de commencer à abîmer des filles dont il compter tirer bien plus qu’un grand prix.

L’esclave se débattit encore pas mal, fusillant son oppresseur de son regard noir d’acier, avant qu’il ne parvienne à l’attacher à un piquet, mais elle sembla comprendre ce qui l’attendrait à essayer de se redresser. Et surtout, il se passa quelque chose…

Le regard de la rousse fixait l’esclave bâillonnée comme si elle avait reconnu quelque chose. Et ce regard vivait. Véritablement. Pas dans le meilleur des ses possibles, d’ailleurs, mais là où Priscius n’avait jamais observé que sa propre terreur, cette fille se mettait soudainement à réagir, et si c’était toujours de la peur, c’était de la peur pour autrui, c’était de l’effroi et des pensées construites.

C’était surtout, de son point de vue, quelque chose à sauver. Une bonne nouvelle pour son investissement.

Priscius s’effaça, si on peut se permettre de dire cela d’un slaver de plus de deux mètres de haut aussi sûr de lui et aussi imposant que le sont l’immense majorité des mâles de Gor, pour laisser à Sonia l’occasion de faire son travail.

L’éducatrice arriva, d’un pas de félin qui aurait hypnotisé une salle entière au déhanché de son bassin, fait rêver mille hommes à la courbe de son dos, et offert des frissons au plus froid et glacial des mâles de la chaleur de son souffle. Et elle le savait. Et elle en jouait. Et Priscius n’en était pas peu fier, comme il n’y était pas insensible non plus.

Elle jeta un bref regard à la barbare bâillonnée, jaugeant l’animal, qui de toute façon serait à mater avant toute chose, et s’arrêta à celle des deux autres filles qui la regardait, désireuse de lui incendier la peau du regard. Et elle lui rendit son regard, avant de se poser sur la rousse. Et mettre à l’œuvre son test.

Briser la noblesse d’une goréenne est un exercice difficile, lui donner un exemple encore plus, car les plus douloureux nourriront sa fierté tant qu’elle ne voudra pas y renoncer. Et puis c’était le moyen de commencer à essayer de voir si elle pourrait faire réagir la plus résignée des trois, mais aussi à la fois de vérifier quel lien existait entre les deux femmes tatouées.

Et Sonia était une experte. Elle maniait l’aiguillon et sa terrible charge de douleur électrique avec autant de grâce que de cruauté, un mélange sulfureux qui déstabilisait complètement, et sema le doute dans l’esprit de Cénis, tandis que la rousse hurlait de douleur sans jamais demander pitié ni essayer de se débattre, sauf quand Sonia vint faire subir la même torture à l’autre tatouée.

La plus jeune des deux finit par parler. Elle parlait le goréen… maladroitement, certes, avec un accent épouvantable, mais elle avait pu réussir à l’apprendre. Elle parvint en mots simples à en dire assez pour que Sonia comprenne très vite le lien qui unissait les deux tatoués, ce que Priscius n’avait pas réalisé de prime abord. Elles étaient sœurs. Sœurs de sang, et non de collier. Et ces mots barbares, qu’elle reconnaissait faisaient d’elles des barbares dont elle connaissait déjà certaines ressortissantes.

Et le tatouage était un cadeau entre elles… qu’elles s’étaient échangées, et à priori en aucun cas une marque de Maison exotique. Mais cela, à priori, elle décida que le slaver n’avait pas encore besoin de le savoir…

La première leçon lui prit moins d’une heure, le temps de jauger de chacune des trois, et revint aux pieds de Priscius, qui discutait non loin, faire son rapport, tandis que les trois esclaves tentaient tant bien que mal de se remettre de leurs mauvais traitements.

Sonia donna son avis sur les deux premières, avant de parler de celle qui l’avait le plus intriguée, la gamine rousse.

- Elle est docile et intelligente… Elle est douce. Elle devrait avoir un nom de fleur.

Priscius écouta et acquiesça.

- Talendar. La fleur des femmes. Elle se nommera ainsi.

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Message  psychee Ven 22 Mai - 5:23

Talendar:

In the distance, perhaps some forth pasangs away, I saw of set of ridges, lofty and steep, rearing out of a broad, yellow meadow of talendars, a delicate, yellow-petaled flower, often woven into garlands by Gorean maidens....
---Outlaw of Gor, 15:131

The talendar is a flower which, in the Gorean mind, is associated with beauty and passion. Free Companions, on the Feast of their Free Companionship, commonly wear a garland of talendars. Sometimes slave girls, having been subdued, but fearing to speak, will fix talendars in their hair, that their master may know that they have at last surrendered themselves to him as helpless love slaves....
---Raiders of Gor, 15:216-217

...The talender, fixed in her hair, is a slave girl's wordless confession, which, commonly, she dares not speak, that she cares for her Master....
---Hunters of Gor, 5:65

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Message  psychee Ven 22 Mai - 16:06

77eme jour.

Les trois esclaves étaient enfermées pour la nuit dans ce que Talendar avait retenu comme étant un Kennel… le mot le plus proche qui lui venait à l’esprit était chenil, plutôt que dortoir. Et vu les circonstances, c’en était un.
Enchaînée au mur, les mains jointes au dos par ces cordes d’une solidité à toute épreuve, son collier était lui-même relié fermement à celui de Cénis, et d’Alysia, de part et d’autre. Les trois jeunes femmes n’avaient ni assez de liberté pour qu’elles pussent se toucher, ni assez pour parvenir à s’écarter les unes des autres. La jeune fille tatouée était accoutumée aux crampes maintenant. Mais elle ne se faisait pas d’illusions sur celles que la nuit viendrait lui apporter.

Recrovillée dans un coin de la cage commune, elle essayait de retourner à l’entropie reposante de son propre esprit, vide de monde, essayant d’ignorer encore qu’à moins d'un mètre d’elle, aussi invraisemblable que ce soit, sa sœur aînée était là, partageant son sort désormais et plus quelque part sur Terre. Quelque part en sécurité.

Mais Alysia ne l’entendit pas de cette oreille, le flanc et la cuisse encore douloureux des brûlures de l’aiguillon, l’esprit encore rongé de rage et de colère, et elle déchaîna de tout les mots possibles toute sa frustration et sa rage sur la forme rousse qui essayait de se renfermer sur elle-même.

Cénis ne comprit pas un traître mot de ce qui pu suivre, dans ce langage barbare qui lui inspirait par essence même du dégoût.

- Putain, mais qu’est-ce que tu fous là ? Je te croyais morte, moi, tué par ta saloperie de dope, et moi je nageais dans les emmerdes ! Et je me retrouve ici avec ces tarés qui me prennent pour une esclave, et toi, toi, vivante, qui bouge pas, qui dit rien, t’es toujours shooté, ça te plait ?!

Il n’y eu que quelque chose comme des sanglots en réponse, sans aucun geste, tandis que la jeune et noble esclave goréenne essayait de comprendre le sens de ces hurlements, constatant, amère, que sa voisine semblait se laisser crier dessus sans même l’effort et la fierté de réagir.

Il y eu encore un flot de mots, qui ne pouvait pas tellement être autre chose que de terribles remontrances et des insultes, le regard noir de l’aînée en flamboyait de haine.

- Répond-moi quand j’te parle, assume au moins, salope, tout ce que tu m’as fait !

Cénis se mit à crier, à son tour, de guerre lasse, excédée :

- Mais arrête de crier, vous me brisez les oreilles, et ça ne sert à rien, tu vois bien qu’elle est soumise, déjà !

Une petite voix vint de Talendar, dans un souffle.

- Elle me crie dessus parce que je l’ai volé, trompée et trahie. Ses mots de goréens étaient parfaits, même si elle avait employé des concepts simples, et qu’il lui restait un accent assez fort, plutôt proche des ports de Schendi que de la région.

- Et tu te laisses faire ? … Mais… tu parles notre langue ?

Psychée se redressa doucement, les larmes coulant sur son visage, tête baissée, se tournant à peine vers les deux autres esclaves.

- Ha quand même, lança hargneuse l’ainée. T’es bonne qu’à te planquer de toute façon, alors assume un peu, c’est ta faute, tu l’as cherché !

- Ha mais qu’elle se taise ! répliqua Cénis.

Il fallut à Talendar tout ce qu’elle avait encore de volonté pour faire l’effort de parler assez fort, et trouver les mots dans son esprit embrumé de chagrin.

- Je suis dans… votre… heu… monde depuis deux mois… J’ai appris vos mots en écoutant.

Cénis ne répondit pas, les yeux écarquillés de surprise. Comment pouvait-on apprendre aussi bien une langue en si peu de temps ? C’était peut-être un truc de ces barbares après tout. Mais alors donc ce tatouage était une sorte de marque différente ? Elle n’avait pas encore réussi à bien suivre ce qui les unissait, elle avait surtout eu à supporter sa propre terreur devant cette saleté d’Educatrice.

Talendar raconta ce qu’elle savait, ce monde, son histoire, son propre monde, traduisant dans les deux sens les questions d’Alysia, qui s’était calmé, malgré des propos encore remplis de fiel envers son sort, et envers sa sœur. Des propos qui fondaient lentement sous le poids de l’horreur du récit de ces deux mois passés de torture, dans les geôles de cette ville qu’elle n’avait elle-même qu’entrevue.

Cénis écoutait, et apprit que ces deux barbares venaient d’un pays où les femmes et les hommes n’étaient plus esclaves depuis des dizaines de vies d’hommes, même si en certains lieux, cette tradition subsistait. Que ces deux femmes étaient sœurs, et n’avait jamais appartenu à personne, que là-bas aucun homme ne pouvait prendre une femme de force et la faire sienne sans risquer la cage et les punitions. Que l’aînée travaillait. Que tout le monde travaillait, en échange d’avoir de quoi avoir un toit, des affaires à soi, à manger et d’autres choses qui n’existaient pas ici.

Elle dissimula ses doutes, cela semblait trop improbable pour que ce fut vrai, comment les Prêtres-Rois eurent admis un tel lieu, et de telles règles, comment pouvait-il exister pareille injure à leurs lois divines ?... Mais la jeune femme racontait, parfois en cherchant ses mots sans les trouver, avec tant de conviction, son regard s’allumant parfois de peine et de sincérité, pour qu’elle parvienne à nier que tout ceci ne pouvait être que mensonge.

A son tour, elle raconta Gor, à ces deux barbares, et Talendar traduisit, commentant le peu qu’elle-même arrivait à comprendre de ce qu’elles étaient. Alysia apprit le sens de Kajira, le rang des femmes ici, écoutant un tableau dont elle avait appris à en connaître le visuel, et sa rage ne fit que grandir tandis que se confirmaient ses craintes.

Alors que le sommeil et l’épuisement gagnaient le trio, Cénis rajouta simplement quelques mots…

- Ils t’ont choisi pour nom Talendar. C’est une fleur de notre pays, que seules certaines femmes et les esclaves portent, quand elles veulent dire à leur Maître qu’elles se donnent. Tu vas devenir une Esclave de plaisir.

Talendar traduisit à son aînée, qui fixa l’obscurité d’un regard noir.

- Ouais, une pute quoi.

Alysia se reprit plus tendre, plus douce, quand elle vit sa cadette prendre le mot comme une gifle immonde.

- Nous allons toutes devenir des esclaves de plaisir. Mais je ne leur faciliterai pas la tâche, et le temps d’apprendre les règles de leur jeu, je saurais bien comment les y battre.

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Message  Hyppolite Ven 22 Mai - 17:22

Ton récit s'affine et ta plume s'assouplit d'un message à l'autre. La lecture devient mélodieuse, les mots s'écoulent et c'est de plus en plus plaisant. Je trouve que tu as eu une très bonne idée en passant au récit à la troisième personne.
L'histoire aussi gagne en subtilité, et l'apparition de nouveaux personnages l'enrichit. Ca sent l'écriture de femme à plein nez et je comprend que tout ne monde n'accroche pas, mais moi j'aime beaucoup.
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Message  psychee Ven 22 Mai - 17:29

Hyppolite a écrit:Ton récit s'affine et ta plume s'assouplit d'un message à l'autre. La lecture devient mélodieuse, les mots s'écoulent et c'est de plus en plus plaisant. Je trouve que tu as eu une très bonne idée en passant au récit à la troisième personne.
L'histoire aussi gagne en subtilité, et l'apparition de nouveaux personnages l'enrichit. Ca sent l'écriture de femme à plein nez et je comprend que tout ne monde n'accroche pas, mais moi j'aime beaucoup.

J'avais anticipé le choix du passage à la troisième personne, comme le choix de récits annexes au fil principal, pour que le fil se déroule de lui-même, renversant quelque peu une vue toujours étriquée, celle de l'esprit de Talendar, gamine junkie de la terre, pour devenir avec ma plume le témoin de Talendar, Cénis, et Alysia, esclaves du monde de Gor, toutes trois très différentes.

Je ne suis pas satisfaie, mais quand j'écris, je le suis rarement, car selon ma forme, la qualité du récit change, comme par exemple l'avant-dernière entrée du journal, bourrée de fautes atroces.

J'hésite à comment écrire la suite, que j'ai sous le coude, car elle va désormais et de plus en plus souvent impliquer une charge très sensuelle, voir érotique selon le choix que je vais prendre pour le raconter.

Mais merci pour le compliment!

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